Des médecins canadiens demandent d’autoriser l’euthanasie "par" prélèvement des organes

Publié le : Thématique : Statut du corps humain / Don d'organes et euthanasie Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Des médecins canadiens demandent que la loi et les protocoles médicaux soient modifiés afin de permettre l'euthanasie avec don d'organes. Depuis 2016, la loi fédérale du Canada dépénalise l'euthanasie et le suicide assisté. Deux médecins de la Western University (Ontario) et Robert Truog, bioéthicien à la Harvard Medical School, plaident pour l'autorisation du prélèvement d'organes avec euthanasie et décrivent les conditions nécessaires pour assurer une transplantation aussi efficace que possible.

Le protocole en vigueur concernant le don d'organes impose d'attendre quelques minutes entre l'arrêt de la circulation sanguine (arrêt cardiaque) et le prélèvement. Or, il s'avère que la qualité des organes diminue au fur et mesure du temps écoulé entre le prélèvement et la transplantation. Les auteurs de l'opinion argumentent que si les organes étaient prélevés sur une personne vivante demandant l'euthanasie et transplantés directement, ils seraient le plus frais possible.

Il faudrait par conséquent, selon les protagonistes, supprimer la règle selon laquelle un patient doit être mort avant de donner ses organes, et modifier la loi qui prévoit l'euthanasie par administration d'une « substance », pour permettre l'euthanasie par dons d'organes. Cela impliquerait aussi que l'euthanasie soit effectuée dans un bloc opératoire.

Aux Pays-Bas, la loi autorise le prélèvement d'organes après euthanasie. (voir Flash expert) Une quarantaine cas similaires ont aussi eu lieu en Belgique et soulèvent d'importantes questions éthiques par rapport au couplage de l'euthanasie et du don d'organes. Des voix s'élèvent maintenant en Belgique pour extraire les organes du patient à euthanasier avant sa mort, sous anesthésie générale, garantissant ainsi la qualité des organes. (voir Bulletin de l'IEB)

Source : BioEdge


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