Belgique : premier dossier d’euthanasie transmis au Parquet

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

 Imprimer

Après 13 ans d'exercice et plus de 8000 dossiers d'euthanasie traités, la Commission fédérale de contrôle de la loi relative à l'euthanasie a transmis ce mardi 27 octobre, pour la première fois, un dossier au Parquet.
Ce dossier concerne une assistance au suicide pratiquée le 22 juin dernier par le docteur Marc Van Hoey, président de l'association Recht op Waardig Sterven (RWS), association militante soeur de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD).
Ce suicide assisté concerne  Simona  De Moor, dont la mort a été filmée en direct par un journaliste australien dans son reportage « Allow me to die ». 
Dans ce reportage, on peut voir le docteur Van Hoey donner une boisson létale à la patiente, qui décèdera quelques minutes après l'avoir bue. Ce faisant, le médecin semble faire fi des conditions posées par la loi sur l'euthanasie du 28 mai 2002. En effet, Simona De Moor ne souffrait pas de maladie physique ou psychique particulière, mais faisait état d'un « chagrin inapaisable » suite au décès récent de sa fille. Elle n'était pas même dépressive, explique le médecin face à la caméra, ajoutant qu'elle en avait « marre de vivre ». En outre, le docteur Van Hoey n'a pas fait appel à un troisième médecin, comme l'impose la loi quand la personne n'est pas dans une situation de fin de vie imminente.

Alors qu'en Belgique, l'effectivité du contrôle de l'euthanasie par la Commission du même nom est de plus en plus remise en question, il est permis de s'interroger sur le lien entre la médiatisation d'un dossier concret et sa transmission à la justice. Qu'en est-il des dizaines d'autres euthanasies pratiquées par le docteur Van Hoey loin des caméras ?
Dans la mesure où il est impossible à la Commission de contrôle de juger de l'adéquation entre les faits pratiqués et les faits rapportés, rien n'empêche de penser que certains médecins se sentent désormais libres d'administrer la mort en toute impunité.

 

Source : La Libre