Don d’organes : la nouvelle loi belge
Thématique : Statut du corps humain / Don d'organes et mort
Publié le : 01/12/2009

Aura-t-elle un effet pervers ?
La loi du 19 décembre 2008 relative au matériel corporel humain est entrée en vigueur ce 1er décembre 2009. Quel impact a-t-elle sur le don d'organes ? Depuis 1986 déjà, tout Belge est présumé, en cas de décès, consentir au don de ses organes en vue de leur transplantation, à moins qu'il ne s'y soit opposé par une démarche auprès de son administration communale. Depuis ce mardi, tout Belge est également présumé consentir à ce que ses organes soient prélevés, non seulement en vue d'une transplantation, mais également pour un but de recherche médicale.
Parmi d'autres, le docteur Herman Nys dans l'hebdomadaire médical De Huisarts du 5 novembre, s'inquiète de l'éventuel effet pervers de cette loi car s'ils sont nombreux ceux qui souhaitent sauver des vies, nombreux sont également ceux qui ne souhaitent pas voir leur corps servir à la « science ». Or si une personne s'oppose au cours de sa vie à ce que l'on utilise ses organes à des fins de recherche, elle n'a pas d'autre choix que de s'opposer également à un prélèvement pratiqué à des fins thérapeutiques.
Cette nouvelle loi réaffirme la gratuité du don : aucun avantage matériel ne peut être offert au donneur, seules des « indemnisations » étant possibles. Par contre, le ministre de la Santé publique a fixé le prix à payer par le bénéficiaire du « matériel corporel humain », soit par exemple 1.245,30 euros pour une cornée, ou 3.546,88 euros pour une valve cardiaque. Cette tarification traduit les frais de prélèvement et de conservation des parties du corps. Elle entend également limiter l'augmentation des coûts des soins de santé. Toutefois, ne rentre-t-on pas dans une logique financière faisant craindre, à terme, la remise en question de la non-rémunération du don ?
© Institut Européen de Bioéthique
Articles similaires

Organes prélevés sans en avoir informés la famille : arrêt de la CEDH
- Don d'organes et mort
Cour Européenne des Droits de l'Homme - Affaire Petrova c. Lettonie - Arrêt du 24 juin 2014En mai 2002, monsieur PETROVS décéda à l'âge de 23 ans suite à un grave accident de la route ayant entrainé son hospitalisation quelques jours auparavant dans un hôpital public letton. Quelques mois plus tard, sa mère, madame PETROVA, découvrit que les reins et la rate de son fils avaient été prélevés, immédiatement après le décès, à des fins de transplantation.
Madame PETROVA porta plainte contre l'...

Etendre les critères de mortalité pour faciliter le don d'organes?
- Don d'organes et mort
Suite à une chute du nombre de donneurs d'organes en Belgique (265 en 2008, soit le nombre le plus bas depuis 2006), Paul Schotsmans, professeur d'éthique médicale à la K.U. Leuven, propose de réfléchir à de nouvelles formes de transplantation d'organes, notamment en étendant les critères de mortalité dans le cadre du don d'organes.Source : La Libre du 12/03/2009

Royaume-Uni : un bébé devient donneur d’organes quelques heures après sa naissance
- Don d'organes et mort
En 2014, à la douzième semaine d'une grossesse gémellaire, des médecins britanniques ont détecté chez l'un des deux foetus une anencéphalie, c'est-à-dire une absence de cerveau, laissant augurer d'une mort certaine dès la naissance. Après avoir proposé un avortement thérapeutique à la mère, intervention qu'elle a refusée, celle-ci a demandé si le don d'organes d'un bébé de moins de 2 mois serait autorisé.Le 22 avril 2014, à l'hôpital universitaire du Pays de Galles, les jumeaux sont nés et le...