Pays-Bas : autoriser la création d’embryons exclusivement pour la recherche scientifique ?

Publié le : Thématique : Recherche biomédicale / Recherche sur les embryons Actualités Temps de lecture : 1 min.

 Imprimer

Créer des embryons au service exclusif de la recherche fondamentale et en vue de développer des techniques d'édition du génome : voilà ce qui vient d'être proposé aux Pays-Bas. Parmi les techniques disponibles, on compte notamment le CRISPR-Cas9, qui implique la modification du code génétique de l'embryon ainsi que de sa descendance.Cette demande a été adressée au ministre de la Santé publique, du Bien-être et des Sports (Volksgezondheid, Welzijn en Sport, VWS ) et à la Chambre par le Conseil de la Santé, en accord avec la Commission pour la Modification Génétique (COGEM). Ces derniers soulignent combien la technique du CRISPR-Cas9 est prometteuse et permettra d'intervenir sur l'embryon atteint d'une maladie héréditaire en modifiant le génome de chaque cellule.Il est ainsi présenté comme étant urgent que les lois des Pays-Bas soient adaptées et permettent aux chercheurs d'avoir des embryons pour avancer dans ces recherches, tout en « encadrant de façon bien stricte » ces pratiques.
Actuellement la recherche sur embryons, y compris le transfert de noyau, est permise par la loi, mais uniquement sur des embryons surnuméraires qui ont été congelés et qui, abandonnés à la science, ne font plus l'objet d'un projet parental.
Ce qui est demandé par le Conseil de la Santé et le COGEM n'est pas seulement de pouvoir disposer d'embryons « frais » pour la recherche, mais aussi de pouvoir réimplanter les embryons modifiés - pour lesquels il y a eu un transfert de noyau - dans l'utérus d'une femme. Cette pratique est actuellement interdite : la loi ne permet pas qu'un embryon modifié soit replacé dans le cadre d'une PMA.

Rappelant l'interdit du clonage, des scientifiques ont fait entendre leur voix. L'Académie Royale Néerlandaise des Sciences (KNAW) avait d'ailleurs pris position en novembre 2016, arguant qu'il ne fallait pas précipiter les choses car la recherche n'était pas au point et qu'il était nécessaire d'avoir un débat sociétal sur le sujet, les enjeux étant très importants.
Rappelons qu'en Belgique, la loi de 2003 permet non seulement la recherche sur les embryons surnuméraires mais aussi la création d'embryons uniquement pour la recherche. La loi ne permet toutefois pas (encore) la réimplantation d'embryons génétiquement modifiés.