Grande-Bretagne : manipulations génétiques sur l’embryon autorisées

Publié le : Thématique : Recherche biomédicale / Recherche sur les embryons Actualités Temps de lecture : 1 min.

 Imprimer

Peut-on modifier  et "purifier" l'ADN défectueux d'un embryon ? Sans répondre explicitement à cette question éthique importante, la HFEA, autorité britannique de la fertilisation humaine et de l'embryologie, a autorisé ce 1er février, la manipulation et la transformation génétique de l'embryon à des fins de recherche. C'est une première en Grande-Bretagne et en Europe.
Cette autorisation concerne la nouvelle méthode de génie génétique qui permet très aisément de modifier l'ADN défectueux à faible coût et sur tous types de cellules, humaines, animales ou végétales. Le CRIPR-Cas9 peut en effet cibler des gènes très précis dans l'ADN et les couper par le biais d'une enzyme "Cas9". L'ADN subit ainsi des mutations et peut se voir modifié par l'insertion de nouveaux gènes.

Cette méthode peut sembler prometteuse pour le développement de nouvelles approches thérapeutiques pour des maladies génétiques humaines comme la myopathie de Duchenne par exemple. Elle présente toutefois des risques éthiques évidents lorsqu'elle est employée sur des cellules d'embryon, ou de gamètes.

Pour le moment, le régime juridique britannique limite strictement la modification génétique de l'embryon à des fins de recherche : ces embryons modifiés ne peuvent être replacés dans l'utérus d'une femme mais doivent être détruits au bout de deux semaines maximum. La question qui se pose est celle de savoir si les scientifiques s'arrêteront bien là. Car en modifiant irrémédiablement l'ADN humain de l'embryon, on en viendrait à modifier l'espèce humaine. De telles mutations se transmettraient de génération en génération sans que l'on sache les conséquences qu'elles engendrent à plus long terme. En outre, une telle maîtrise des gènes de l'ADN humain pourrait très facilement conduire à choisir un « bébé à la carte », avec l'implication eugéniste que cela représente. En deux ans, cette méthode de modification de l'ADN a fait l'objet de plus de 650 articles dans des revues scientifiques.
Source : Le Monde

Comprendre le CRISPR-cas9: Note d'expert d'Alliance Vita