Des chercheurs de l'ULB produisent des cellules nerveuses humaines et les transplantent avec succès

Publié le : Thématique : Recherche biomédicale / Recherche sur les embryons Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Les chercheurs ont utilisé au départ des cellules souches pluripotentes humaines, soit issues d'embryons précoces, soit issues de reprogrammation à partir de cellules de peau de donneurs sains. Ils ont ensuite développé un système de culture de ces cellules, pour les transformer efficacement en l'ensemble des cellules nerveuses (neurones) qui composent normalement le cortex cérébral. Le système récapitule ainsi les grandes étapes du développement cérébral humain, permettant la production de cellules nerveuses corticales qui se révèlent fonctionnelles et essentiellement comparables à celles de cortex cérébral humain natif.

Dans un deuxième temps, les chercheurs ont testé le potentiel de ces neurones corticaux humains dans un organisme entier (in vivo), par transplantation dans le cerveau de souris nouveau-nées. C'est ainsi qu'ils ont pu observer que les neurones humains transplantés s'intègrent de façon efficace dans le cerveau de souris, et peuvent même se connecter avec celui-ci de façon fonctionnelle. Les chercheurs ont donc réalisé un modèle expérimental de cortex cérébral humain, outil novateur d'étude du cortex et de ses pathologies. En outre, ces recherches montrent qu'il est désormais possible de produire des neurones de cortex à partir de cellules de peau reprogrammées en cellules pluripotentes.
Ces avancées ont des implications importantes, à la fois fondamentales et appliquées. Sur le plan fondamental, ces recherches permettront de mieux comprendre les mécanismes à la base de l'évolution du cerveau humain, qui est essentiellement lié au développement du cortex. Sur le plan appliqué, ce modèle offre pour la première fois la possibilité de réaliser des expériences fonctionnelles sur des neurones corticaux humains porteurs de maladies (en particulier : épilepsie, autisme, Alzheimer), dans le contexte physiologique d'un cerveau de souris. Il permettra ainsi de mimer de la façon la plus fidèle possible une partie de la complexité de certaines pathologies neurologiques. En outre, à beaucoup plus long terme, le succès des expériences de transplantation suggère des nouvelles voies d'approche de réparation du cerveau endommagé ou en dégénérescence.
Ce travail a été publié le 6 février 2013 dans la prestigieuse revue Neuron [1].

Source: ICI

NDLR : Dans l'expérience décrite ci-dessus, il y a mélange de cellules animales et humaines au sein même d'un organisme animal. S'agit-il de chimère ? On peut le dire puisqu'on assiste ici à la coexistence dans un même tissu ou dans un même organisme de cellules appartenant à des espèces vivantes différentes. Donc, le tissu neuronal régénéré, résultat de l'expérience, est bien chimérique.