France : mobilisation du collectif « Soulager mais pas tuer » dans 60 villes

Publié le : Thématique : Fin de vie / Soins palliatifs Actualités Temps de lecture : 1 min.

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A l'occasion du débat se tenant à l'Assemblée nationale le 21 janvier dernier sur la proposition de loi relative à la fin de vie élaborée récemment par les députés Jean Leonetti et Alain Claeys, le collectif « Soulager mais pas tuer » – parrainé par Philippe Pozzo di Borgo, tétraplégique dont le témoignage a inspiré le film Intouchables – a mobilisé dans toute la France, appelant chacun à rester vigilant.
La proposition de loi évoquée, qui modifierait la Loi Leonetti de 2005 constitue, selon les organisateurs, un piège, ne nommant pas les choses pour ce qu'elles sont réellement. Ils soulignent notamment l'ambigüité de l'expression « sédation profonde et continue jusqu'au décès » contenue dans la proposition.
Les porte-paroles du collectif et les médecins présents ont rappelé que la sédation en phase terminale, qui doit rester un geste exceptionnel, est légitime quand elle a pour seul objectif de soulager des douleurs réfractaires, et non de provoquer la mort. Une sédation qui aurait comme intention de provoquer la mort, obtenue notamment par un arrêt de l'alimentation et de l'hydratation, constitue une euthanasie masquée.
L'Institut Européen de Bioéthique, un des membres du collectif, a rappelé qu'il ne fallait pas avoir peur des mots, malgré la violence que ceux-ci révélaient : « oui, euthanasier, c'est tuer ! ». De plus, l'exemple belge montre combien une loi dépénalisant l'euthanasie ne règle en rien les phénomènes rampants et souterrains des cas clandestins et illégaux (voir Dossier de l'IEB), mais finit au contraire par générer une sorte d'impunité de certains médecins qui deviennent les nouveaux « intouchables ».
L'IEB a également souligné le fait que des soignants et des familles, de plus en plus nombreux, expriment aujourd'hui leur souffrance face aux pressions d'équipes et de médecins pratiquant l'euthanasie, tout en se voyant imposer une forme de silence sur les dérives qu'ils observent.
Enfin, le collectif a rappelé l'urgence d'intensifier au niveau européen un financement adéquat de soins palliatifs, afin d'en garantir un accès effectif à tous les citoyens.
Sédation en phase terminale : Dossier de l'IEB "Repères éthiques pour accompagner la personne en fin de vie"
(Questions 11 à 13)