France : une campagne d’information qui banalise la sédation en phase terminale ?

Publié le : Thématique : Fin de vie / Sédation Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Faisant suite à une première campagne sur le thème du dialogue patients-professionnels de la santé, le Ministère de la Santé français vient de lancer une nouvelle initiative en vue de sensibiliser le grand public sur les enjeux de la fin de vie. L'objectif est de clarifier les changements législatifs entrés en vigueur depuis un an, et de faire connaître à chacun ses droits en matière de fin de vie.

La plupart des Français ignorent en effet largement le cadre légal de la fin de vie et les mesures qui existent pour apaiser les souffrances, refuser l'acharnement thérapeutique ou tout simplement faire connaître de façon prévisionnelle ses position concernant sa propre fin de vie.

Une étude de l'Ifop réalisée en novembre dernier a ainsi révélé que 62 % des Français n'ont jamais entendu parler de la nouvelle loi « Claeys-Leonetti » sur la fin de vie, adoptée il y a un an, et qui permet au patient de demander que lui soit appliquée une « sédation profonde et continue » jusqu'à son décès en cas de souffrances réfractaires.

La nouvelle campagne d'information met résolument l'accent sur les directives anticipées et invite les citoyens français à exprimer officiellement à leur médecin la façon dont celui-ci devra prendre soin d'eux si l'éventuelle question de la poursuite, de la limitation ou de l'arrêt des traitements venait à se poser, au cas où leur état physique ou mental les empêchait d'exprimer leur volonté.

Cette campagne ne fait pas l'unanimité. Selon l'association Alliance Vita, celle-ci « ne répond pas véritablement aux enjeux concernant la fin de vie » et « entretient la confusion entre certaines sédations profondes et l'euthanasie, ou le suicide assisté ». Du reste, chaque patient correspondant à un cas particulier, le principe même des directives anticipées ne peut répondre efficacement à l'avance aux attentes du patient le moment venu. Elles risquent au contraire de faire culpabiliser ceux qui ne les auraient pas remplies à temps. Enfin, la campagne d'information gouvernementale risque de présenter la sédation profonde comme la solution miracle en cas de complication, et donc de banaliser cette pratique qui pourtant devrait rester exceptionnelle, « parce que supprimant toute conscience ».

Source : Alliance Vita, Libération

Voir Fiche Didactique pour la Belgique: " Déclaration anticipée en fin de vie "