Quand l’euthanasie chasse la bonne pratique des soins palliatifs au Québec

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Voici la Ministre de la santé du Québec, le Dr Barette, sous le feu d'un tir groupé venant de la Commission sur les soins de fin de vie, du Comité national d'éthique pour le vieillissement, le Réseau Québecois en soins palliatifs et de fin de vie, et enfin, de l'Association québécoise de soins palliatifs.

Leurs porte-parole tirent tous la sonnette d'alarme : par manque de médecins formés en soins palliatifs et manque de places dans les services de soins palliatifs, les patients n'auraient d'autres choix que de se tourner vers l'euthanasie, affirme le Collège des médecins. L'offre est inégale de région en région. « Quand un patient nous dit qu'il n'a pas assez d'aide à domicile ou qu'il n'est pas pris à l'hôpital, et qu'alors il va vers une demande d'aide médicale à mourir (euthanasie), nous sommes, nous médecins très mal à l'aise », affirme Christiane Martel, présidente de la Société québécoise des médecins en soins palliatifs.

Le Québec a en effet dépénalisé l'Aide Medicale à Mourir (euthanasie ou suicide assisté), en juin 2014. (L'aide médicale à mourir (AMM) au Québec : points saillants de la loi au Québec et comparaison avec le droit belge)

Ce qui est plus grave, et qui est mentionné dans la lettre adressée au Ministre, c'est que des patients demandant l'euthanasie « deviennent prioritaires quant aux ressources disponibles (en matière d'évaluation médicale, psychosociale, d'accompagnement spirituel, etc.)…au détriment des autres patients en fin de vie.» (Extrait de la lettre du Collège des médecins).

La mauvaise monnaie chasserait-elle la bonne ? L'euthanasie chasse-t-elle la bonne pratique des soins palliatifs ? (Voir Dossier de l'IEB à ce sujet)

Le réseau de soins palliatifs manquerait également de relève ; or, le coeur de la loi sur la fin de vie était de garantir à chaque Québecois l'accès à des soins palliatifs de qualité. L'ampleur du défi est bien réelle face à l'accroissement inévitable des besoins causés par le vieillissement de la population, les maladies dégénératives et du cancer.

D'après les données de Radio-Canada, ce sont aujourd'hui près de 28.000 personnes qui ont recours aux soins palliatifs chaque semestre.