Pays-Bas : rapport sur la pratique de l'euthanasie

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 2 min.

 Imprimer

Dix ans après la dépénalisation de l'euthanasie aux Pays-Bas, la Koninklijke Nederlandse Maatschappij en Gezondheid (KNMG) a publié des directives concernant la participation des médecins aux euthanasies et aux suicides assistés, dans un rapport intitulé "Le rôle du médecin dans l'interruption volontaire de la vie".
Dans son rapport, la KNMG écrit notamment que les médecins néerlandais qui refusent de pratiquer une euthanasie ont l'obligation professionnelle de référer les patients qui la demandent à un collègue conciliant.
Parmi ses principales conclusions, ce rapport établit :
-  Contrairement à ce qui est généralement supposé, la loi sur l'euthanasie comprend des dispositions permettant l'euthanasie de patients souffrant de troubles psychiatriques et de démence.
-  Lorsqu'un médecin ne veut pas pratiquer cet acte, "il y a un devoir moral et professionnel d'aider le patient à trouver un médecin (...) qui n'a pas d'objection fondamentale à l'égard de l'euthanasie et du suicide assisté".
-   Si un patient ne se trouve pas dans une situation de « souffrances insupportables », la loi prévoit qu'il ne peut demander l'euthanasie. Il peut toutefois décider d'arrêter de manger et de boire. Et dans ce cas, le médecin doit respecter sa décision et se doit alors de "superviser le patient et d'alléger la souffrance par des soins palliatifs efficaces", suggère le rapport de la KNMG.
-  De même, au patient souhaitant se suicider avec des médicaments, le médecin peut donner des conseils sans être poursuivi.
-  Les disfonctionnements du corps et maux liés à la vieillesse sont des raisons suffisantes pour permettre une euthanasie. "Une accumulation d'affections gériatriques (...) qui se traduisent par une détérioration progressive peut aussi être considérées comme des souffrances insupportables et durables" pour lesquelles l'euthanasie est une solution.

Véritable paidoyer pour l'euthanasie, le rapport de la KNMG considère cet acte comme faisant partie intégrante des soins dus au patient. Les auteurs notent qu'il y a déjà 1 million de personnes âgées aux Pays-Bas présentant une "multimorbidité" et que dans 10 ans, il y en aura 1,5 million, soit 10% de la population. Tous devront pouvoir demander et obtenir l'euthanasie si leur souffrance leur semble interminable et leur vie dénuée de sens.

La KNMG reconnaît qu'il y aura toujours des médecins refusant de pratiquer l'euthanasie mais elle somme ceux-ci de collaborer que ce soit en donnant des "conseils" ou en renvoyant les cas à un confrère.  Wil Uit Vrije (Par libre choix), un groupe pro-euthanasie va jusqu'à demander que l'euthanasie soit disponible pour toute personne de plus de 70 ans qui le voudrait, sans référence à son état de santé.

Source : Bioedge (Michael Cook) 17/09/11 - Radio Netherlands Worlwide 08/09/11 - Gènéthique.org