Pays-Bas : l'euthanasie pour les enfants de moins de 12 ans ?

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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La loi néerlandaise autorise sous certaines conditions l'euthanasie pour les mineurs à partir de 12 ans. Entre 2002 et 2012, on compte cinq cas d'euthanasies de mineurs aux Pays-Bas, une pour un enfant de 12 ans, et quatre pour des enfants de 16/17 ans.
Mais l'Association néerlandaise des pédiatres réclame l'élargissement de cette pratique sans limite d'âge. Invoquant le droit pour les enfants de moins de 12 ans de mourir « humainement », ces médecins considèrent, par la voix notamment du professeur Eduard Verhagen, que la limitation de l'accès à l'euthanasie selon un critère d'âge est discriminatoire, dans la mesure où ces enfants sont dans les mêmes conditions extrêmes, endurant des souffrances intolérables et incurables, les menant de façon proche et certaine à la mort.
Faisant référence à l'exemple de la Belgique, où la loi dépénalisant l'euthanasie des enfants sans limite d'âge a été votée en 2014, le professeur Verhagen et d'autres pédiatres estiment que tous les enfants sont capables de comprendre leur situation et aptes à demander librement la mort.
Le même professeur Verhagen est l'auteur du Protocole de Groningen (Dossier de l'IEB). En dehors de tout cadre légal, ce protocole prévoit dans certains cas de provoquer la mort de nouveau-nés viables, mais dont la qualité de vie serait jugée trop pauvre.
Estimant avoir les outils pour les cas d'enfants âgés de moins d'un an et de plus de 12 ans, le professeur Verhagen plaide pour étendre la dépénalisation de l'euthanasie sans limite d'âge, prévoyant même que, dans les cas où l'enfant serait incapable d'exprimer sa volonté, les médecins puissent agir à la demande des parents et sur avis d'une commission médicale.
Cette prise de position est loin d'être unanime. Les associations de parents et de médecins s'inquiètent d'une dérive qui consisterait à tuer un enfant, trop jeune pour comprendre ce qui lui arrive, au motif que sa vie ne présente pas d'espoir selon ses parents et ses médecins. Ils rappellent l'importance primordiale du fait que, dans tous les cas, la demande d'euthanasie doit obligatoirement émaner de la personne en souffrance, sur base d'un consentement libre et éclairé.
Source : Le Point