Le docteur Eduard Verhagen, pédiatre à l'UMC de Groningen et auteur du Protocol de Groningen (qui fixe le processus d'euthanasie des nouveaux-nés porteurs d'un handicap - voir dossier IEB), reparle de l'euthanasie des enfants au Pays-Bas.
Actuellement la loi néerlandaise autorise l'euthanasie des enfants de plus de 12 ans ayant la capacité de discernement. L'accord de leurs parents est requis jusqu'à leur 16 ans. La KNMG* qui regroupe 75% des médecins aux Pays-Bas, s'est exprimée en disant que "Si un médecin agit avec la plus grande prudence, il peut mettre fin à la vie d'un enfant de moins de 12 ans qui aurait exprimé ce désir. Cela se fait déjà actuellement. Toutefois, comme cette demande de l'enfant ne s'inscrit pas dans le cadre légal actuel, on en peut appeler cela « euthanasie », mais "fin de vie sans demande", selon la KNMG.
L'argument utilisé fait référence à l'article 40 du Code pénal, selon lequel on ne peut condamner celui qui agit dans un cas de force majeure. Dans le cas présent, la force majeure résiderait dans l'état d'urgence : empêcher la souffrance insupportable. Selon la KNMG, ce dernier ne peut être atteint dans certains cas qu'en mettant fin à la vie de l'enfant.
Un nouveau seuil de la discussion s'ouvre donc aux Pays-Bas puisque c'est à présent pour les enfants de moins de 12 ans que se pose la question de la dépénalisation. Cette évolution et développement de la "pente glissante" a été facilité par le changement de la loi en Belgique février dernier, puisque la loi belge dépénalisant l'euthanasie pour les enfants ne fixe aucune limite d'âge pour ceux-ci.
*Koninklijke Nederlandsche Maatschappij tot bevordering der Geneeskunst
Articles source: Volkskrant et Artsennet.nl