Pays-Bas : 4.7 milliards d’euros par an pour soigner les malades atteints de troubles psychiatriques

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 2 min.

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Tout comme c'est le cas en Belgique, les Pays-Bas avalisent, à certaines conditions, l'euthanasie des personnes atteintes de troubles psychiatriques et qui demanderaient qu'un médecin provoque leur mort.
C'est dans ce cadre que sortent deux informations chiffrées. La première n'est pas directement reliée à l'euthanasie, mais interpelle toutefois : selon le centre sur les soins de santé Vektis, il y aurait eu en 2015 aux Pays-Bas, 221.000 malades psychiatriques graves (215.000 en 2014) qui chacun coûterait 21.000 euros par an à l'Etat. Les chercheurs de Vektis ont allignés les chiffres par région, par sexe (53% de femmes), par maladie (schizophrénie, autisme, dépression, troubles de la personnalité,..) et selon le traitement prescrit et prise en charge : dont côut total annuel de 4,7 milliards d'euros.

La deuxième information chiffrée est relatie à un appel de la fédération des médecins, la KNMG (Koninklijke Nederlandsche Maatschappij tot bevordering der Geneeskunst) qui recrute 650 médecins SCEN (Steun en Consultatie bij Euthanasie in Nederland - Soutien et consultation pour une euthanasie aux Pays-Bas). Les médecins SCEN sont généralistes ou spécialistes, gériatres ou autre spécialisation, depuis plus de 5ans. Après une formation de deux jours, et lorsque leur motivation est avérée, ces médecins conseils soutiendront des confrères qui pratiqueront l'euthanasie de leurs patients. Le médecin SCEN agit et conseille avant l'euthanasie ; il étudie le dossier et visite le patient en question, et rédige ensuite un rapport affirmant que les exigences de la loi dépénalisant l'euthanasie sont remplies. Suite à cela, le médecin traitant provoquera la mort de la personne qui l'a demandée. Au total, on estime qu'un médecin SCEN passe en moyenne 4 heures pour chaque dossier et pourra réclamer 373.04 euros par dossier.

Pour mémoire, il y a eu 6091 euthanasies et suicides assistés déclarés officiellement aux Pays-Bas. Le recrutement de nouveaux médecins SCEN est sans doute nécessaire pour faire face aux projections futures de demandes d'euthanasies. De plus en plus, les euthanasies sont demandées par les personnes âgées ou atteinte de démence mais aussi par les malades psychiatriques, dont le nombre cité ci-dessus est croissant.

Voir synthèse du rapport et derniers chiffres disponibles : ICI
A noter qu'en Belgique, les médecins conseils ne sont pas toujours rémunérés, sauf s'ils se sont faits agréés par le « Pouvoir Organisateur », structure mise en place par les lobbies LEIF et EOL, et financé par l'INAMI (Bulletin de l'IEB).

De plus, en Belgique encore, l'avis du ou des médecins conseils n'est pas contraignant pour le médecin qui pratiquera l'euthanasie. Celui-ci ne sera pas inquiété même si un confrère juge que les conditions légales ne sont pas remplies. A noter également que le rapport éventuel du médecin conseil ne sera pas consultable pa les membres de  la Commission de contrôle puisque le résumé qui en est fait, l'est par le seul médecin qui aura euthanasié son patient; il sera donc difficile de voir si les appréciations des médecins impliqués étaient convergentes. Cet élément de non-contrôle de la loi belge pose une réelle question.

Source: Medisch contact