Pas besoin d’élargir la loi dépénalisant l’euthanasie estime un défenseur de celle-ci.

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Dans une longue interview parue dans le Journal du médecin du 17 février 2012, le Dr Lossignol, coordinateur du forum francophone EOL (End Of Life) et chef du service des soins supportifs à l'Institut Bordet, membre de l'ADMD (Association du droit de mourir dans la dignité) exprime ses réticences quant au bien-fondé d'un élargissement de la loi votée en 2002.
Le Dr Lossignol estime qu'il faut d'abord s'assurer que le monde médical connaît bien le cadre légal actuel, ce qui n'est pas encore le cas selon lui. « Je pense en effet qu'il faut d'abord penser à mieux former et informer les médecins (à la pratique de l'euthanasie) avant de songer à élargir le cadre légal, à construire des cliniques de l'euthanasie, car ces dernières auraient pour effet de déresponsabiliser certains médecins et d'en stigmatiser d'autres ». (...) « Enfin, il faut aussi se méfier d'un effet pervers que pourrait comporter un élargissement de la loi, qui imposerait de nouveaux critères, de les multiplier et de rendre probablement dans certains cas la loi inapplicable cliniquement parce que ces critères deviennent trop complexes. La loi en tant que telle, comme elle existe aujourd'hui, est déjà très bien construite. Elle répond à la grande majorité des cas et chacun d'eux est dûment réévalué par la commission fédérale de contrôle et d'évaluation », analyse Dominique Lossignol.
Avis qui n'est pas partagé par d'autres médecins, tel le Dr Philippe Maassen, s'exprimant dans « Tempo Médical » de décembre 2011, et  qui défend le « droit » à l'euthanasie « pour les personnes se sachant atteintes de démence, les mineurs « capables de discernement » mais aussi des personnes souffrant de façon intolérable et inapaisable, et qui en raison de leur trop jeune âge ou de leur handicap mental, ne peuvent exprimer leur demande d'euthanasie avec le discernement voulu. »
 Le concept d' « état de nécessité » est aujourd'hui avancé par certains et notamment par le Dr Englert : « Quand il s'agit de nouveau-nés ou de tout jeunes enfants incapables de formuler cette demande, l'arrêt actif de la vie n'est pas une euthanasie mais un acte qui résulte du constat qu'on se trouve devant un état de nécessité, comme les arrêts actifs de vie d'adultes inconscients n'ayant pas rédigé de demande anticipée d'euthanasie.» (site de l'ADMD)