Compte à rebours pour un suicide assisté : J-8

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Aurélia (ou Sarah, prénom repris dans les médias) mourra le 26 janvier 2018 à 14h, à l'âge de 29 ans, après avoir ingéré la boisson létale prescrite par la « Levenseindekliniek » (LEK, clinique de fin de vie aux Pays-Bas).

 

Des médecins de la LEK ont confirmé son état de « souffrance psychique insupportable et sans issue » le 31 décembre 2017. Aurélia a ensuite dévoilé à la presse néerlandaise son parcours et son choix d'assistance médicale au suicide. Elle estime qu' « après une vie pourrie », elle a « droit à une mort digne », parce qu'elle est un être humain.

Puisque personne n'a accès à son dossier médical, couvert par secret professionnel, Aurélia dévoile son histoire, se faisant par la même occasion militante pour le droit des personnes atteintes de souffrances psychiques à obtenir plus facilement l'euthanasie.

Elle-même a entamé sa procédure de demande d'euthanasie en juin 2017, après avoir tenté, en accord avec son psychologie et son psychiatre, une nouvelle thérapie. Les médecins de la clinique lui ont annoncé, dès l'issue de la discussion d'admission, que son cas était « trop complexe » pour qu'ils puissent l'aider.

On comprend qu'une telle annonce ait encore accentué sa souffrance, pour devenir le point de départ de sa demande d'être euthanasiée.

S'estimant médicalement qualifiée d'« intraitable », Aurélia répondait selon elle à une condition essentielle d'accès à l'euthanasie. Elle a alors rapidement entamé les démarches auprès de la LEK, qui reçoit principalement des personnes ne trouvant pas d'autres médecins prêts à accéder à leur demande d'euthanasie. Pour les patients souffrant psychiquement, c'est souvent le cas (Sur les 60 euthanasies de patients atteints de souffrance psychique insupportable pratiquées en 2016 aux Pays-Bas, 46 l'ont été par la LEK. ( bulletin de l'IEB )

Depuis que les médecins de la LEK et le médecin SCEN (qui a donné le deuxième avis indépendant requis par la loi), ont approuvé sa demande le 31 décembre dernier, Aurélia se dit « délivrée ».

Elle souffre depuis son adolescence de dépression, de troubles de personnalité, de psychoses et pratique l'auto-mutilation. Les médecins demeurant impuissants face à son affection psychiatrique, elle a fait plusieurs tentatives de suicide, mais est soulagé de recevoir aujourd'hui l'assistance médicale pour celui-ci.

Aurélia a le droit de changer d'avis jusqu'au dernier instant avant l'ingestion de la boisson létale. Toutefois, ses proches et les médias ayant été avertis, sera-t-elle encore réellement libre de son choix, le moment venu ?

Source : RTL Nieuws.nl