Amélie Van Esbeen veut relancer le débat autour de l’euthanasie

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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23 mars 2009 :
Amélie Van Esbeen (93 ans) n'est pas atteinte d'une maladie incurable, mais souffre de toutes sortes de petits maux qui rendent sa vie insupportable, dit-elle. Elle souhaite mourir mais, selon la loi, elle ne remplit pas les critères pour demander l'euthanasie. Wim Distelmans, le président de la commission d'évaluation de la loi sur l'euthanasie pense que la législation devrait pouvoir être étendue aux cas de certaines personnes très âgées. En particulier, dans des cas comme celui-ci, les « souffrances insupportables » devraient pouvoir être reconnues, plaide-t-il. 
Le gériatre Lucien De Cock comprend la situation d'Amélie Van Esbeen mais nuance:  « avant que nous proposions l'euthanasie, regardons s'il vous plaît s'il n'y a plus d'autres facteurs susceptibles de rendre cette existence plus supportable. Vieillir est en grande partie une succession de toutes sortes de situations de perte, qui  sont souvent très difficiles à accepter, surtout le fait d'être dépendant des autres. Des états dépressifs apparaissent fréquemment. Avec de légers antidépresseurs, nous pouvons généralement obtenir d'excellentes réponses et offrir ainsi à beaucoup de ces personnes une heureuse fin de vie ».  

25 mars 2009 :
Amélie Van Esbeen a décidé de mettre fin à sa grève de la faim et va recommencer à s'alimenter lentement dès aujourd'hui. La nonagénaire avait entamé une grève de la faim et réclamait une euthanasie. Elle désire à présent récupérer des forces afin de pouvoir reprendre son combat. La dame, âgée de 93 ans, s'était adressée aux médias car elle estimait que sa demande de fin de vie n'était pas entendue. Selon Marc Cosyns médecin aux Cliniques universitaires de Gand, la dame appelle à présent les médias à une période de repos. "La dame et sa famille estiment que l'attention des médias se retournait contre elle et rendait impossible une mort et un deuil sereins. Ils estiment important d'avoir pu faire avancer le débat et s'estiment prêts, après cette période de repos, à continuer à participer à cette discussion sur ce sujet de société", a indiqué le médecin. La patiente désire à présent récupérer assez de force pour pouvoir dans quelques jours reprendre son combat afin d'obtenir le droit de mettre fin à ses jours, sur base de la procédure des droits du patient et de la loi sur l'euthanasie.

Source : Belga