"1000 décès" sans consentement : précisions

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

 Imprimer

Suite à la déclaration-choc du Dr Marc Cosyns le mois dernier, les Professeurs Luc Deliens et Kenneth Chambaere (VUB et d'UGent), ont estimé nécessaire de remettre en contexte ses propos.

Pour rappel, le médecin avait déclaré, lors de sa comparution à titre d'expert en euthanasie au procès aux Assises d'Ivo Poppe, que « chaque année, en Belgique, mille morts sont provoquées sans consentement ».

Ce chiffre trouve sa source dans le dernier sondage du « End-of-life-care Research group », cellule de recherche interuniversitaire flamand, auquel appartiennent Deliens et Chambaere. Le groupe effectue périodiquement des sondages en Flandre, afin de mesurer l'évolution de la nature et de la fréquence des actes médicaux posés sur des patients en fin de vie.

La dernière étude, de 2013, révèle que près de 48 % des décès en Flandre sont précédés d'une décision médicale ayant une incidence sur le moment du décès.

Parmi ces décisions, 4.6% sont des euthanasies, concernant 2.830 personnes par an ; ce qui représente une quantité sensiblement plus élevée d'euthanasies que dans le rapport officiel du CFCEE : 1807 en 2013

0,05% des aides au suicide, concernant +- 300 patients par an ;

1,7% sont des décisions de mettre fin à la vie sans demande expresse de patient, concernant +- 1.000 personnes par an ;

17,2% des décision de mettre fin à un traitement, concernant +- 10.500 personnes par an ;

24.2% sont des augmentations de dosage d'antidouleurs, concernant +- 15.000 patients par an ;

12% des sédations continues, concernant +- 7.400 personnes par an.

Les deux chercheurs ignorent si ces 1.000 décès provoqués sans demande expresse de la personne, l'ont été avec une intention d'abréger sa vie ou non. En effet, dans la plupart des cas, les médecins ont qualifié l'acte non pas de « décision de mettre fin à la vie », mais bien plutôt de « sédation palliative » ou de « traitement de symptômes ».

Les médicaments prodigués à la majorité de ces patients n'étaient pas des euthanasiques, mais des antidouleurs tel la morphine ou autres opiacés. Selon les chercheurs, il y aurait souvent eu une demande du patient, mais celui-ci n'entrait pas dans les conditions de la loi euthanasie.

Enfin, les deux chercheurs démentent les dires du Dr Cosyns selon qui ces actes de fin de vie auraient été posés discrètement par des infirmiers, sans intervention d'un médecin. Les chiffres du sondage sont issus de déclarations anonymes de médecins, à propos d'actes qu'ils ont posé eux-mêmes.

 Source : End of life care