Une offre d'emploi qui exclut les objecteurs de conscience

Publié le : Thématique : Droits et libertés / Clauses de conscience Actualités Temps de lecture : 1 min.

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La plus grande maternité d'Irlande, (Dublin's National Maternity Hospital), a annoncé le recrutement d'un anesthésiste et d'un obstétricien. Avec un critère d'embauche : ils doivent accepter de pratiquer des avortements. Une source de l'hôpital a indiqué que ces soignants seraient pourtant très peu amenés à réaliser des IVG et que « leurs tâches seraient essentiellement celles attendues d'un anesthésiste ou d'un obstétricien dans une maternité. » Malgré tout, il est demandé aux médecins opposés à cette pratique de ne pas postuler.

Cette annonce a fait réagir la députée Nord-Irlandaise Nuala O'Loan, qui a déclaré que l'Irlande entrerait en « eaux troubles » si la disposition à pratiquer des avortements devenait une condition d'emploi dans les hôpitaux. Par ailleurs, elle a attiré l'attention sur le problème qui se poserait si ces médecins venaient à changer d'avis au cours de leur travail à la maternité : pourraient-ils alors recourir à l'objection de conscience ?

La nouvelle loi irlandaise sur l'avortement garantit le recours à une clause de conscience pour les soignants, leur permettant de refuser de procéder à un avortement pour des raisons morales ou religieuses. Pour autant, le Premier Ministre Leo Varadkar a déclaré en juin 2018 que tous les hôpitaux irlandais financés par des fonds publics (hôpitaux catholiques inclus) seraient obligés de pratiquer des avortements, quelles que soient les convictions de l'établissement. 

Ces événements laissent à penser que la liberté de conscience des soignants, de même que la liberté des institutions de soins eu égard à l'avortement, sont de plus en plus menacés en Irlande.

Depuis décembre 2018, l'avortement y est légal jusqu'à douze semaines de grossesse, sans conditions (hormis un délai de réflexion de 3 jours).  S'il existe un risque grave pour la santé ou la vie de la mère, celle-ci pourra avorter jusqu'au seuil de viabilité du foetus, et jusqu'à la naissance en cas d'urgence. Si le foetus présente un risque de mort in utero ou dans les 28 jours après sa naissance, il pourra être avorté jusqu'à sa naissance.

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 Sources : BBC, Irish Time, Génèthique, Bioedge


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