Euthanasie : le médecin qui ne la pratique pas, devra référer son patient vers un confrère

Publié le : Thématique : Droits et libertés / Clauses de conscience Actualités Temps de lecture : 1 min.

 Imprimer

Clause de conscience vs obligation déontologique

Le Conseil national de l'Ordre des médecins a émis un avis le 6 Mai 2017 relatif à « l'information du patient concernant son état de santé et les soins qui lui sont proposés ». Cet avis énonce qu'en vertu de cette obligation, « si le médecin fait valoir une objection de conscience, comprise comme la liberté personnelle du médecin de ne pas donner des soins qu'il estime, en conscience, contraires à ses convictions ou à sa mission » il doit informer le patient et « le diriger vers une structure médicale susceptible de le prendre en charge. ».

Un courriel du 4 Septembre 2017 demande alors si cette obligation de diriger le patient vers une structure médicale est d'application lors d'un refus d'euthanasie.

Le Conseil de l'Ordre répond qu'il existe bel et bien une obligation déontologique de renvoi vers un autre médecin pour les médecins qui refusent de pratiquer l'euthanasie. Par contre, l'Ordre précise que le médecin n'a pas l'obligation de s'assurer que le patient se verra accorder une euthanasie par le médecin ou l'institution conseillé.

En Belgique, la loi du 28 mai 2002 sur l'euthanasie, en son article 14 établit une clause de conscience en ce « qu'aucun médecin n'est tenu de pratiquer une euthanasie » et « qu'il est tenu, à la demande du patient ou de la personne de confiance, de communiquer le dossier médical du patient au médecin désigné par ce dernier ou par la personne de confiance ».

Diverses propositions de loi, telle celle du 13 mai 2016 ont été déposées en vue d'imposer au médecin qui refuse de pratiquer l'euthanasie, l'obligation de renvoyer vers un autre médecin favorable, ces propositions n'ont pas encore abouti.

L'on peut donc s'étonner en l'espèce de cette obligation déontologique de renvoi pour un médecin faisant valoir son objection de conscience en matière d'euthanasie. Soit il renvoie le patient vers un médecin ou une structure défavorable à l'euthanasie, et le patient désireux de la voir pratiquer n'y trouvera pas son compte, soit il renvoie vers une structure ou un médecin qui y est favorable et le contenu de son objection de conscience se voit totalement vidé de sa substance.
Sources : Ordomedic.be

Télécharger ou Commander la Brochure "Clauses de conscience au profit des professionnels de la santé" : ICI


Articles similaires

L’objection de conscience des médecins menacée par l’Association Médicale Mondiale

L’objection de conscience des médecins menacée par l’Association Médicale Mondiale

- Clauses de conscience

Fondée en 1947 en réaction aux expérimentations médicales nazies, l'Association médicale mondiale (AMM) est aujourd'hui sur le point d'adopter un texte qui remet en cause ses principes éthiques fondateurs. Son projet de « Déclaration sur l'avortement médicalement prescrit (IMG) » pourrait en effet porter atteinte à l'indépendance des médecins et de la protection des enfants à naître, porteurs d'un handicap ou d'une maladie grave.

Le projet de texte n'est pas passé inaperçu aux yeux du « Europ...

Lire la suite

De vrijheid van de zorginstellingen ten opzichte van de toepassing van euthanasie

De vrijheid van de zorginstellingen ten opzichte van de toepassing van euthanasie

- Clauses de conscience

Nieuw DOSSIER :
(Ce dossier a été publié en français ICI : La liberté des institutions de soins eu égard à la pratique de l'euthanasie)

Er gaan regelmatig stemmen op die verkondigen dat "de euthanasiewet overal in België toegepast moet worden" of dat  "instellingen die deze praktijk binnen hun muren weigeren toe te laten, de wet met de voeten treden".

Het staat vast dat men, overal waar euthanasie gepleegd wordt, de basisvoorwaarden en de procedure die de euthanasiewet van 28 mei 2002 voorz...

Lire la suite

Sédation : le médecin doit-il obéir à un patient qui la demande ?

Sédation : le médecin doit-il obéir à un patient qui la demande ?

- Clauses de conscience

Une décision du conseil de discipline des soins de santé (RTG) de La Haye vient attiser le débat autour de la sédation en phase terminale aux Pays-Bas. Dans un jugement récent, le conseil de la RTG a en effet condamné un spécialiste en gériatrie qui n'avait pas jugé opportun de sédater une patiente de 102 ans qui le demandait. Celle-ci exprimait en effet le désir de ne plus vivre. Le gériatre mis en question affirme que sa patiente était calme, dormait bien et réagissait bien aux doses de morp...

Lire la suite