Au Royaume-Uni, une enquête sous couverture du Daily Mail dénonce certaines pratiques déviantes dans des cliniques spécialisées en fécondation in vitro (FIV). Dès la publication de l'enquête, le Human Fertility and Embryology Authority (HFEA), organisme de surveillance de la profession, a annoncé qu'il lançait ses propres investigations auprès des cliniques concernées et, le cas échéant, prendrait des mesures.
Exprimant leur incapacité à financer un cycle de procréation médicalement assistée, un couple de journalistes s'est vu proposer d'échanger la moitié de ses ovocytes sains contre un cycle gratuit. Le directeur de la clinique en question leur a expliqué que son établissement pouvait se permettre d'offrir des cycles de PMA aux donneurs d'ovocytes puisque ces mêmes gamètes permettraient de générer quelques 6.000 £ de bénéfices en les utilisant chez un autre couple dont les ovocytes seraient défaillants.
Pour encourager ce système, des infirmières présentent au cours de discussions informelles le « partage » de gamètes comme semblable à un don du sang puisqu'en aucun cas il ne s'agit d'un bébé, ce sont « juste » des gamètes. Inutile de rappeler que les embryons conçus avec ces gamètes porteront l'ADN du donneur.
Il a également été demandé aux enquêteurs masqués de taire les aspects financiers d'un éventuel don puisque le personnel médical est censé s'assurer d'une motivation parfaitement altruiste et non pécuniaire avant de procéder au prélèvement des gamètes. Il est en effet illégal au Royaume-Uni de vendre ses gamètes. Une « compensation » de 750 £ est tout de même accordée au donneur.
En visualisant les images tournées en caméra cachée, le pionner de la FIV, Lord George Winston, a déploré une instrumentalisation de la détresse financière des femmes désirant désespérément avoir un enfant : « Je crains que certains de mes confrères n'aient pas de sens moral ni éthique. ».