Pays-Bas : des 100.000 embryons humains conçus in vitro par an, que reste-t-il ?

Publié le : Thématique : Début de vie / Procréation médicalement assistée Actualités Temps de lecture : 2 min.

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« Il y a une exigence morale à faire des recherches sur les embryons pour avoir de meilleurs résultats en matière de Procréation Médicalement Assistée (PMA) pour tous les couples infertiles. » C'est ainsi que certains justifient leur volonté d'élargir la loi "embryonsaux Pays-Bas.
Actuellement, celle-ci interdit la création d'embryons humains à des fins de recherche. Mais la semaine dernière, à la demande de la Deuxième Chambre, médecins, chercheurs et éthiciens ont avancé leurs arguments en vue d'une possible adaptation de la loi en question.

Certains embryologues mettent en avant le fait que trop de choses restent inexpliquées, et notamment pourquoi certains enfants nés d'une PMA sont moins résistants et affichent, en moyenne, un poids moindre qu'un enfant conçu naturellement. « Selon la méthode de fécondation que j'utilise, le poids des enfants varie. Et, à ce jour, je ne peux en expliquer la raison », affirme Sebastiaan Masterbroek, chercheur et embryologue.

De son côté, le responsable du centre de médecine reproductive AMC, Sjoerd Repping, souligne que la création d'embryons humains pour la recherche scientifique (et donc leur destruction) permettra d'obtenir de meilleurs résultats quant à l'implantation lors d'une PMA.

Selon lui, il y a "100.000 embryons humains par an aux Pays-Bas qui proviennent des techniques de procréation assistée. De ceux-ci, 5.000 embryons se développent et mènent à une grossesse. Pour les 95.000 autres, quelque chose ne marche pas, et nous ne comprenons pas quoi. La réponse est dans le laboratoire. Nous devons donc pouvoir créer des embryons rien que pour la recherche."

Utiliser des lignées de cellules souches embryonnaires ou même des embryons humains surnuméraires (congelés après quelques jours et ensuite décongelés) ne convient pas puisque, ce qui est essentiel pour les scientifiques, c'est de comprendre le processus de fertilisation avec un ovocyte et du sperme frais dans les tout premiers instants du surgissement de la vie.

La recherche sur les embryons surnuméraires mais aussi la création d'embryons aux seules fins de recherche est permise en Belgique depuis 2003. Elle l'est également en Suède, Royaume-Uni, Etats-Unis et en Chine.

La généticienne Christine de Die et l'embryologue, Aafke Van Montfoort, se mobilisent auprès des parlementaires hollandais pour qu'ils changent la loi « Embryon » et que la recherche ne soit plus limitée. « Nous avons besoin de ces « cellules fécondées », sans qu'on doive dépendre des femmes qui nous les donneraient lors d'une PMA, a-t-elle ajouté. Les chercheurs auront le plus grand respect pour ces « cellules fécondées » (NDLR. Embryons). Nos cabinets de consultation sont remplis de couples qui ne peuvent avoir des enfants sains. Après 3 cycles, seulement 50% des femmes sont enceintes. Et donc, il y a encore beaucoup à faire pour tous les autres cas. »

Source : Medisch contact

Dossier de l'IEB : La procréation médicalement assistée en Belgique