Thaïlande : vers une prise de conscience de la situation des mères porteuses

Publié le : Thématique : Début de vie / Gestation pour autrui Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Le cas de Gammy, un jeune nouveau-né trisomique, abandonné à sa mère porteuse en Thaïlande alors que sa jumelle non porteuse de la maladie était emportée par le couple commanditaire australien, a récemment défrayé la chronique. Faisant valoir que le père biologique des enfants était australien, la jeune mère porteuse thaïlandaise, Pattaramon Chanbua, a confirmé il y a peu avoir demandé et obtenu la nationalité australienne pour son fils Gammy. « Si moi et toute ma famille mourons et laissons Gammy seul au monde, au moins le gouvernement australien l'aidera », a déclaré à l'AFP la jeune femme de 21 ans. Mais dans l'immédiat, elle n'a pas l'intention d'envoyer son fils en Australie. « Je veux qu'il reste auprès de moi en Thaïlande », a-t-elle insisté.
L'impact de l'affaire Gammy a mis en lumière un autre scandale en matière de GPA, avec la découverte d'une véritable « usine à bébés » à Bangkok. Mitsutoki Shigeta, milliardaire japonais, avait le projet d' « enfanter en série ».
Il louait un appartement à Bangkok pour des femmes utilisées comme "porteuses", et qui avaient déjà donné naissance pour lui à au moins 9 bébés. Dans le cadre de l'enquête qui avait dévoilé le scandale de leurs conditions de naissance, ces enfants avaient été retirés à leurs mères. Celles-ci ont porté plainte, le 14 janvier, contre l'Etat thaïlandais, pour récupérer leurs enfants remis aux services sociaux et actuellement placés en orphelinat.
Faisant suite à ces scandales répétés, le Parlement thaïlandais a adopté le 28 novembre 2014, en première lecture, un projet de loi visant à interdire le recours à une mère porteuse, sauf au sein d'une famille ou pour des amis, dans des conditions strictement contrôlées.
Ces affaires ont été l'occasion pour plusieurs associations de rappeler que la GPA viole le droit européen et international, en particulier les conventions sur les droits de l'enfant (1989), sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (1979), en matière d'adoption (1967 et 1993), sur la lutte contre la traite des êtres humains (2005), sur les droits de l'homme et la biomédecine (1997).
Source : AFP