Belgique : pour une interdiction totale de la GPA

Publié le : Thématique : Début de vie / Gestation pour autrui Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Le 13 octobre 2015, Catherine Fonck, présidente du cdH à la Chambre et Dorothée Klein, présidente des Femmes cdH ont publié une tribune dans le journal La Libre Belgique afin de dénoncer l'extension de la pratique des mères porteuses en Belgique et dans le monde, au détriment de la protection des femmes, spécialement les plus démunies.
Si la France a clairement interdit la GPA dans sa législation, la Belgique entretient un flou juridique, qui permet dans la pratique à trois grands hôpitaux belges de répondre à la demande croissante de nombreux couples en désir d'enfants. En vingt ans, « il y aurait eu entre 150 et 200 GPA pratiquées à l'hôpital Saint-Pierre à Bruxelles, au Centre hospitalier régional (CHR) de la Citadelle à Liège ou à l'UZ à Gand. »
Depuis quelques mois, une Commission du Sénat belge se penche sur la question de la GPA et a réalisé différentes auditions sur le sujet. Le 13 octobre dernier que les Femmes cdH soutenues par le Conseil des femmes francophones de Belgique, ont été entendues aux côtés de nombreux autres intervenants.

Ces associations de femmes estiment que, si la souffrance des couples stériles est à prendre en considération, il ne faut pas ériger tout désir en droit. En l'espèce, établir un droit à l'enfant risquerait fortement d'entrer en contradiction avec le droit de l'enfant, en faisant de ce dernier l'objet d'un contrat, en l'assimilant à une chose due. En lui refusant aussi le droit de connaître ses origines et le droit de vivre avec ses parents consacrés par la Convention internationale sur les droits de l'enfant.

En outre, la GPA, qu'elle soit « altruiste » ou « commerciale » est attentatoire à la dignité de la femme en ce qu'elle instrumentalise le corps de la femme et contrevient donc à l'article 1128 du Code civil. Elle est en outre une négation des liens privilégiés qui unissent la mère et l'enfant tout au long de la grossesse.
Pour ces associations, la GPA est dangereuse parce qu'elle constitue un détournement d'adoption. « L'adoption remplissait jusqu'à présent un objectif altruiste : donner une famille à un enfant en situation malheureuse. La GPA crée volontairement un abandon pour donner un enfant à une famille. »

Ces associations de femmes concluent en annonçant leur rattachement au mouvement « Stop Surrogacy Now » et à la prise de position de 160 signataires mobilisés contre la GPA. Elles plaident également pour « que la Belgique prenne, avec d'autres pays, une initiative internationale pour combattre une pratique mondialisée, comme la France l'a suggéré. »

Source : La Libre Belgique