Belgique : gratuité du test sanguin prénatal non invasif

Publié le : Thématique : Début de vie / Diagnostics prénataux Actualités Temps de lecture : 1 min.

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A partir du 1er juillet 2017, toute femme enceinte pourra effectuer un dépistage de la trisomie 21 sur son enfant à l'aide du TPNI (test prénatal non invasif) pour 8,68 € maximum. D'ores et déjà disponible moyennant 290 €, ce test sera totalement remboursé pour celles qui bénéficient de l'intervention majorée.

Cette technique de dépistage de la trisomie 21 consiste à analyser l'ADN du foetus passant du placenta dans le sang de sa mère. On sait que l'amniocentèse, technique la plus couramment pratiquée jusqu'alors pour diagnostiquer la trisomie 21, provoquait une fausse couche dans 0,5% à 1% des cas.

C'est précisément pour éviter ces 50 fausses couches annuelles dues à l'amniocentèse, que la Ministre belge de la Santé, Maggie de Block, justifie le screening de 100.000 grossesses et l'engagement de 15 millions d'euros qui permettront à toute femme enceinte qui le souhaite d'effectuer un TPNI.  Ce test serait fiable à 99,8%.

Lorsque l'on sait qu'en Belgique, 95,5% des foetus détectés comme porteurs de trisomie 21 sont avortés, ce seront sans doute bien plus que 50 grossesses qui seront menacées. Les réactions de parents ayant un enfant trisomique ne se sont pas fait attendre : la trisomie 21 est une particularité génétique peu connue et souvent dramatisée. Soutenus par des structures adéquates, les parents des enfants trisomiques témoignent combien ce « petit chromosome en plus » chez leur enfant peut aussi être un facteur de bonheur  et d'ouverture à la différence dans une famille.

La mise en place généralisée du TPNI pourrait être louable si elle contribuait à mieux préparer les parents à l'accueil d'un enfant porteur de trisomie 21, avec en parallèle un effort d'information sur la maladie. Or, on relève ici davantage une volonté d'éradication des malades, qui pose question sur la pression qui pourra être exercée sur la femme enceinte pour réaliser ce TNPI et, en cas de résultat positif, sur la liberté de décision des parents quant à la suite de la grossesse. 

Source : La Libre / Le Journal du Médecin