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L’euthanasie pour les personnes démentes à l’agenda politique

L’euthanasie pour les personnes démentes à l’agenda politique

Le sp.a a déposé le 17 octobre dernier une proposition de loi visant à autoriser l'euthanasie des personnes atteintes de démence sévère, sur base d'une déclaration anticipée d'euthanasie. Le texte prévoit que les personnes pourraient remplir « une déclaration anticipée précisant le moment où elles souhaitent que l'on procède à l'arrêt actif de leur vie », pour le cas où elles souffriraient un jour d'une « atteinte grave, irréversible et incurable des fonctions cérébrales ».

C'est faire peu cas de l'enquête publiée en juin dernier et menée au sein du Belgian Dementia Council, qui regroupe des personnes spécialisées dans le soin de ces patients. Plus de la moitié d'entre eux se sont exprimés en défaveur d'un élargissement de loi sur l'euthanasie aux personnes atteintes de démence sévère. Ils invoquent plusieurs raisons parmi lesquelles : l'extension ne répondra pas au besoin réel de ces patients, qui est d'abord une approche palliative spécifique à leur situation ; s'ajoute la difficulté pour le médecin d'euthanasier un patient « qui n'est plus en mesure de comprendre le geste qui est effectué ».

Le Dr Luc Bonneux, actif lui aussi auprès de ces patients, ajoute : « C'est rare que la personne démente elle-même souffre gravement. Ce sont ses proches qui souffrent de la situation. » Exerçant aux Pays-Bas où l'euthanasie des personnes démentes est autorisée, ce médecin lance une alerte : une telle loi « crée un conflit émotionnel entre la famille, qui n'en peut plus, et le médecin, qui n'ambitionne pas de devenir un vétérinaire… ».

Les enjeux que pointent l'enquête du Belgian Dementia Council trouvent un écho positif dans une proposition de résolution déposée par la députée Catherine Fonck (cdH) : elle appelle à développer un plan « Alzheimer, démence et maladies apparentées », autour de nombreux objectifs parmi lesquels : donner une image plus nuancée de ces maladies pour éviter que le regard négatif de la société sur ces patients n'ajoute à leur souffrance, mobiliser le tissu social pour mieux côtoyer ces personnes via des initiatives locales, soutenir les aidants-proches et renforcer leur savoir-faire,...

A noter qu'actuellement, les patients qui demandent l'euthanasie ne peuvent l'obtenir que s'ils sont conscients et capables de discernement au moment de la demande, ce qui fait défaut en cas de démence sévère.


Sources : Le Soir, De Standaard.

 

Pour approfondir la question, voir le Flash Expert de l'IEB « L'euthanasie pour les personnes démentes : éléments de réflexion ».

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