Belgique : donneurs d’organes et réseaux sociaux

Publié le : Thématique : Statut du corps humain / Don d'organes, de tissus et de sang Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Quand un patient doit recevoir une greffe de rein ou de foie, il disposait, jusqu'ici, de deux possibilités : soit il trouve dans son entourage familial ou amical une personne prête à lui faire, de son vivant, don d'un rein ou d'une partie du foie ; soit il s'inscrit sur une liste en attendant que décède une personne sur laquelle on pourra prélever les organes recherchés (rappel : en Belgique, toute personne est réputée consentir, sauf démarche en sens contraire, à un tel don post mortem).

Mais une troisième voie est apparue plus récemment : l'appel d'un patient sur les réseaux sociaux, expliquant son parcours médical et sollicitant un don d'organes de la part d'un généreux internaute. Cette dernière démarche, que les Néerlandais appellent le don altruiste ciblé, est-elle conforme à l'éthique ? Le Comité consultatif de Bioéthique de Belgique a remis sur ce sujet l'avis n° 72.

Comme d'habitude, l'avis est partagé. Certains membres estiment que cette sollicitation publique de dons d'organes par un donneur vivant se justifie par son utilité : les réseaux sociaux offrent en effet une possibilité supplémentaire d'obtenir des organes qui, dans notre pays, continuent à faire cruellement défaut. Ces membres signalent tout de même l'inconvénient pratique de procéder à l'examen – tant médical que psychologique – de tous les candidats qui auraient répondu à l'appel, ce qui peut entraîner de grosses pertes de temps. Ils signalent aussi le court-circuit qu'opère la demande publique par rapport aux patients inscrits sur la liste d'attente, et qui se voient ‘doublés' par les réseaux sociaux.

Les autres membres du Comité émettent de plus nettes réserves sur l'éthique du procédé et demandent que les centres de transplantation ne donnent pas suite aux accords réalisés entre donneur et receveur grâce à Internet. A leurs yeux, d'abord il n'apparaît pas sain qu'un patient joue sur l'émotion provoquée par son cas personnel pour susciter la démarche de donneurs potentiels ; ensuite et surtout, le plus gros obstacle éthique vient du risque de paiement.

Or tous les membres du Comité rejettent – unanimement cette fois – la rétribution du donneur : comme son nom l'indique, le don doit rester bénévole ; seule une compensation des frais du prélèvement est autorisée.

Source : Comité de Bioéthique de Belgique