Les premiers embryons « homme-mouton » ont 1 mois

Publié le : Thématique : Recherche biomédicale / Recherche sur les embryons Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Pour la première fois, des embryons hybrides mouton-humain ont été créés. Les résultats de laboratoire ont été présentés lors de la réunion annuelle de l'Association américaine pour l'Avancement des Sciences à Austin, Texas.

Les chercheurs ont introduit des cellules souches humaines dans des embryons de moutons, de telle sorte qu'une cellule de la créature hybride sur 10 000 soit humaine. En termes de pourcentages, la créature est génétiquement mouton à 99 %, et humaine à 1 %.

Il y a quelques mois déjà, des cellules humaines introduites dans des embryons de porc avaient permis la création d'hybrides que les chercheurs avaient surnommés « chimères interspécifiques ». Ces êtres hybrides comptaient une cellule humaine sur 100 000.

Ces recherches ont pour objectif de pallier le manque d'organes disponibles sur le marché pour les greffes. Les chimères devraient devenir nos futures « banques à organes ».  Le principe est simple : les chercheurs bloquent le développement des organes souhaités dans l'embryon mouton, et y introduisent ensuite des cellules souches humaines, qui se développeront normalement à la place de l'organe manquant.

Pour que la greffe d'organes chimères prenne, la présence d'au moins 1 % de cellules humaines dans l'être hybride est impérative, explique le Professeur Hiro Nakauchi, biologiste spécialiste des cellules souches à l'Université de Stanford. Et plus on augmente le ratio humain dans l'animal, plus on diminuera le risque de rejet.

D'importantes questions éthiques se posent sur le genre de créature obtenue : que faire si des cellules souches humaines se retrouvent dans les organes sexuels ou le cerveau de la chimère ? Créerait-on alors un animal avec une intelligence humaine ?

Le risque de transmission potentielle de maladies animales à l'homme n'est pas à négliger non plus.

Jusqu'à présent, les chercheurs sont autorisés à maintenir en vie et à développer les embryons chimères pendant 28 jours : 7 jours in vitro, et puis 21 in vivo (c'est-à-dire réimplantés dans l'animal). Ils souhaitent désormais prolonger l'expérience à 70 jours, afin d'examiner jusqu'à quel stade les cellules souches humaines de l'embryon peuvent créer un organe humain fonctionnel.

 Sources : Sciencepost.fr