Belgique : étendre le statut de patients palliatifs à d’autres catégories de malades ?

Publié le : Thématique : Fin de vie / Soins palliatifs Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Plusieurs propositions de loi visant à l'extension des soins palliatifs sont pendantes à la Chambre des représentants de Belgique. Présentées par les partis Ecolo-Groen, cdH et CD&V, elles répondent toutes positivement à la proposition émise par le Rapport  du Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) "d'inclure d'autres populations (comme des patients atteints de démence ou de maladies chroniques) [dans les critères d'accès au statut de patient palliatif]. Cela se situe dans la lignée de l'Atlas Mondial des Soins Palliatifs qui élargit la définition des soins palliatifs non seulement aux personnes atteintes de maladies engageant ou limitant le pronostic vital, mais également à de nombreux malades chroniques."

Actuellement, les soins palliatifs sont réservés aux patients en phase terminale. Par ces propositions de loi, il serait possible de donner accès aux soins palliatifs à des patients qui pourraient en bénéficier avant qu'un pronostic vital de deux mois (qui est le critère nécessaire actuel) ne soit engagé. 

C'est à la demande du Service Public Fédéral Santé publique qu'une étude a été menée par les cliniques Saint Luc de l'UCL à partir de l'outil britannique d'identification du patient palliatif en vue de lui attribuer un statut spécifique et différencié, lié à la sévérité des besoins (le PICT). Selon les besoins des différentes catégories de patients, trois statuts graduels ont été proposés:  simple, complet et majoré.  La prise en charge et les avantages financiers étant ajustés à chaque statut de patient palliatif.

La ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Maggie De Block s'est dite prête à creuser la question et a invité la cellule d'évaluation des soins palliatifs de l'autorité fédérale à soumettre un avis identifiant les besoins des patients en fonction de leur lieu de séjour (hôpital, maison de repos est de soins, institution spécialisée, ou domicile avec prise en charge par un médecin généraliste). Sur base de cet avis, la ministre a annoncé qu'elle pourrait éventuellement revoir quels avantages peuvent être accordés aux trois statuts, y compris pour des patients non compris dans la définition palliative actuelle, avec une espérance de vie de moins d'un an. Elle ne souhaite toutefois pas dépasser le cadre budgétaire actuel, bien que celui-ci soit déjà décrié par les professionnels de santé, et les fédérations de soins palliatifs comme insuffisant pour garantir la qualité et l'exigence humaine de l'accompagnement palliatif en Belgique.
Source : La Chambre, compte-rendu de la Commission santé