Une étude révèle les « échecs d’inconscience » au moment de l’euthanasie

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Une étude récente montre qu'on ne meurt pas toujours sans expérimenter la souffrance, dans une euthanasie ou un suicide-assisté : dans une part non négligeable de cas, la personne n'est pas réellement inconsciente au moment de l'injection du relaxant musculaire.

Les auteurs, professeurs dans différentes universités du monde, relèvent trois méthodes généralement suivies en Europe et aux Etats-Unis dans le cadre d'un suicide-assisté, d'une euthanasie ou d'une peine capitale.

Selon les chercheurs, « dans toutes ces techniques, il reste un problème scientifique de savoir si le patient est inconscient au moment de sa mort ou non. »  C'est l'expérience d'exécutions aux Etats-Unis qui a permis de mettre cette question en lumière. En effet, il arrive que des personnes restent conscientes mais du fait de la paralysie provoquée, elles sont incapables de manifester leur douleur.

La littérature relative à la peine capitale américaine indique que, bien que les substances utilisées soient semblables à celles utilisées pour l'anesthésie clinique, elles ne peuvent atteindre l'exigence d'inconscience au moment de la mort : l'« échec d'inconscience » est environ 190 fois supérieur quand on a l'intention de provoquer la mort de la personne, que dans les situations où l'on vise le réveil de la personne après l'opération.

L'arrêt cardio-pulmonaire survient, pour les deux tiers des cas, dans les 90 minutes, mais peut survenir jusqu'à 30h après l'administration du relaxant musculaire. D'autres complications sont la difficulté d'avaler la dose prescrite (9%), les vomissements en réaction à aux substances ingérées (jusqu'à 10%), la sortie du coma (2%). Il y a parfois des difficultés liées à l'accès par intraveineuse (3%), ou au prolongement du temps de la mort (jusqu'à 7 jours dans 4% des cas).

Ces chercheurs ont la volonté de définir une méthode plus « optimale » pour assurer l'inconscience au moment de la mort provoquée. Ils vont même jusqu'à en donner la recette. 

Source : « Legal and ethical implications of defining an optimum means of achieving unconsciousness in assisted dying », Anaesthesia 2019.