Suisse : la Fédération des Médecins s’oppose au suicide assisté pour « souffrance insupportable »

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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La Fédération des Médecins Suisses (FMH) a refusé, ce 25 octobre, d'élargir les critères d'accès au suicide assisté. Les nouvelles directives de l'Académie Suisse des Sciences Médicales (ASSM), publiées en mai dernier, avaient remplacé le critère de « fin de vie » par celui de « souffrance insupportable due à des symptômes de maladie et/ou à des limitations fonctionnelles ».
La FMH, forte de 40 000 membres, a jugé que le critère de souffrance insupportable n'était pas mesurable et renvoyait à « une notion juridiquement indéterminée, qui apporte beaucoup d'incertitude pour le corps médical ».

Des professionnels de la santé et éthiciens avaient auparavant appelé la Fédération à s'opposer aux nouvelles directives. Ils les jugeaient dangereuses de par leur « banalisation du suicide » et le glissement des critères objectifs – maladie mortelle et personne en fin de vie – vers des critères subjectifs liés à la souffrance du patient. « Selon cette logique, n'importe qui peut être candidat à l'aide au suicide : une personne âgée fatiguée de la vie, un adolescent dépressif, voire un enfant », alertait l'écrivain et philosophe François Gachoud. De même, Bernhard Pestalozzi, du Service d'oncologie de l'Hôpital universitaire, s'inquiétait de ce qu'on accorde « trop de place à la volonté individuelle, au détriment de l'objectivité d'un diagnostic médical. Avec le risque, au final, de laisser les malades livrés à eux-mêmes. Face à la mort, disait-il, nous devons amener davantage d'humanité, pas plus de solitude ».


Selon Bertrand Kiefer, médecin et rédacteur en chef de la Revue médicale suisse, la FMH vient de montrer un refus clair de l'assistance au suicide « hors des situations de fin de vie », mais cela n'empêche pas qu'une « poignée de médecins continuera à collaborer avec les organisations d'aide au suicide, qui ne suivent pas le code de déontologie et admettent des patients non mourants ». En effet, des associations comme EXIT ont abandonné le critère de fin de vie depuis longtemps, provoquant ainsi une hausse des suicides assistés. (Voir Bulletin de l'IEB)

Source : Gènéthique - Communiqué de la Société Hippocratique Suisse : ICI