Suicide assisté dans le Victoria : dix fois plus de cas que prévu pour la première année

Auteur / Source : Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Entre juin 2019 et juin 2020, 124 personnes sont décédées d'un suicide assisté dans l'État australien du Victoria. C'est ce que révèle le rapport du comité chargé de veiller à l'application de la nouvelle loi sur le suicide assisté, le ‘Voluntary Assisted Dying Review Board'. Les estimations avant l'adoption de la loi n'avaient pourtant prédit qu'une douzaine de cas pour cette première année.  

Selon le rapport du ministère de la santé, les demandes de suicide assisté déclarées « éligibles » ont augmenté de 50% par rapport aux six premiers mois. Outre les patients déjà suicidés, 107 autres personnes ont reçu le permis nécessaire et se sont fait remettre chez eux la dose mortelle pour le jour où ils souhaitent passer à l'acte. C'est le secrétaire d'État à la santé ou son représentant qui délivrent les permis de suicide assisté après un contrôle administratif des informations transmises par le médecin. Le médecin s'attache quant à lui à vérifier les conditions plus substantielles (maladie incurable, phase terminale, souffrance insupportable). 

Selon la loi du Victoria, seules les personnes ayant une espérance de vie inférieure à 6 mois (ou à 1 an en cas de maladie neurodégénérative) peuvent obtenir l'assistance au suicide. 78% des patients étaient atteints d'un cancer, et 15% d'une maladie neurodégénérative. On sait les douleurs que peuvent endurer les personnes atteintes d'un cancer en phase terminale, si elles ne sont pas soulagées par des soins palliatifs. Pourtant, le rapport révèle que seuls 3% des médecins qui assistent ces suicides sont formés aux soins palliatifs. Ce constat fait écho à l'intervention remarquable de Liz Car devant le parlement victorien en 2017, lors des débats sur la légalisation du suicide assisté. Cette comédienne britannique porte un lourd handicap et milite internationalement en faveur des droits personnes handicapées. “Les malades, disait-elle, les personnes handicapées, les personnes âgées pour le moment ne reçoivent pas ce dont elles ont besoin : sur le plan des ressources, de la santé, de la douleur, du contrôle de la douleur, des soins palliatifs. (…) Nous devons d'abord nous assurer que tout ceci fonctionne [ndlr : avant de réfléchir au suicide assisté]