Québec : plus besoin d’être en fin de vie pour obtenir l’euthanasie

Auteur / Source : Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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C'est la demande d'aide au suicide de deux personnes malades qui a eu, mercredi dernier, une incidence majeure sur la loi québécoise concernant les soins de fin de vie.

En effet, par une décision de la Cour supérieure du Québec, la juge Christine Baudouin a donné raison à Jean Truchon et Nicole Gladu pour obtenir l'aide médicale à mourir (euthanasie ou assistance au suicide). Tous deux souffrent de maladies dégénératives qui les limitent fortement dans leurs mouvements et dans leur communication, sans pour autant être en fin de vie. Ils estiment que le critère de « fin de vie », nécessaire pour obtenir l'euthanasie ou l'assistance au suicide au Québec, est trop restrictif et discriminatoire. Au nom du « droit à la sécurité », de la « liberté », et de la « non-discrimination », ces deux personnes peuvent désormais obtenir qu'un médecin provoque leur mort. Bien plus, la Cour supérieure a demandé au législateur d'adapter la loi de façon à supprimer le critère de fin de vie pour l'obtention de l'aide médicale à mourir.

Comme l'avance le représentant du Collectif des médecins contre l'euthanasie, Maître Michel Racicot, cette évolution donne à penser qu'il y aurait dès lors deux sortes de suicide: « le bon suicide, qui va être l'aide médicale à mourir pour les personnes qui ne sont pas en fin de vie, et le mauvais suicide, qu'on essaie de prévenir ».

La Cour a donné 6 mois au législateur pour modifier la loi dans le sens de l'arrêt. Passé ce délai, le critère de fin de vie restera sans application.

On s'étonne de voir de plus en plus de juges appelant les législateurs à modifier les lois sur des questions sensibles de bioéthique, alors que de telles questions méritent amplement des discussions approfondies au sein des assemblées parlementaires. Il en va de même en Italie, où expirera dans 4 jours le délai laissé au législateur par la Cour constitutionnelle pour régler le soi-disant « flou juridique » qui existe par rapport à l'assistance au suicide. (Voir bulletin de l'IEB)