Pays-Bas : les médecins face à la pratique de l’euthanasie

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

 Imprimer

Parallèlement au rapport émis par les Commissions régionales de contrôle de l'euthanasie au Pays-Bas, une enquête sur l'euthanasie a été menée auprès de 500 médecins par la Fédération médicale néerlandaise (KNMG).
Cette enquête permet de mettre en exergue le ressenti et l'expérience des acteurs de l'euthanasie. Alors que le rapport des Commissions régionales de contrôle de l'euthanasie témoigne d'une hausse conséquente des cas d'euthanasies déclarées depuis quelques années, les médecins dénoncent aussi une banalisation de cet acte.
Les médecins néerlandais déplorent en effet que de plus en plus de personnes souhaitent recourir à l'euthanasie comme un substitut à la mort naturelle et que celle-ci tend à devenir une « solution de facilité ». L'euthanasie, réputée être une « mort plus douce » est envisagée par beaucoup de patients, comme « un remède pour ceux qui ont peur de la mort » et qui, de plus en plus souvent, ne sont pas en fin de vie.
Les résultats révèlent que plus de 60% des médecins estiment subir « une pression de la part des patients ou de la famille pour les pousser à pratiquer l'euthanasie ». La même proportion de praticiens dénonce le manque d'information des patients sur les limites de l'euthanasie. Et 90% considèrent que l'on sous-estime la charge que l'euthanasie représente pour les médecins.
Un autre phénomène mérite d'être souligné. Face à la complexification des cas d'euthanasies, accentuée par la demande croissante d'euthanasies pour les personnes démentes, dépressives ou présentant des troubles psychiatriques, une « clinique de fin de vie » a été créée en 2012. Le rapport constate que la création de cet établissement a déclenché une augmentation du nombre de demandes de ce type de patients, qui ne répondent pas aux critères légaux.