Le Parlement italien divisé quant à l’euthanasie

Auteur / Source : Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Le Parlement italien ne parvient toujours pas à s'accorder sur une nouvelle loi en matière de fin de vie. Ce lundi 24 juin, il a reporté les discussions de trois semaines. Il ne lui restera que deux mois pour légiférer dans le délai que la Cour constitutionnelle lui a donné pour repenser l'actuelle pénalisation du suicide assisté. (Voir Bulletin de l'IEB sur l'ordonnance de la Cour constitutionnelle).

Les deux partis au pouvoir, La Ligue et le Mouvement 5 étoiles (M5S), ont déposé des propositions de loi diamétralement opposées. Tandis que La Ligue propose d'atténuer la peine infligée si celui qui assiste le suicide « vit de manière stable avec le malade et a agi en état de trouble grave provoqué par la souffrance de celui-ci », le M5S prône la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté.  A cela s'ajoutent deux autres propositions, qui toutes deux visent elles aussi à dépénaliser l'euthanasie : celle du Groupe Mixte, et un projet d'initiative populaire qui inclut la possibilité d'obtenir l'euthanasie sur base de directives anticipées. 

La proposition de La Ligue modifie de surcroit la loi sur les directives anticipées, en précisant que « l'hydratation et l'alimentation, même si elles sont garanties par des moyens techniques, ne sont pas considérées comme des traitements médicaux ». Elle entend ensuite introduire une clause de conscience en faveur des soignants qui s'opposeraient personnellement à un arrêt de traitements ou à des directives anticipées contraires à ce qu'ils estiment être une bonne pratique médicale. Enfin, un dernier article soustrait les établissements de santé privés à l'obligation de mettre pleinement en oeuvre la loi sur le testament biologique, dont certaines dispositions posent question sur le plan éthique. (Voir Bulletin de l'IEB)
Alfredo Mantovano, ancien juge et aujourd'hui conseiller à la Cour de cassation, est récemment intervenu sur la question auprès de la Commission parlementaire de la Justice. Invitant les députés à « sortir de la torpeur » qui, selon lui, paralyse le corps social, il a enjoint le Parlement à ne pas légiférer « sur mesure » du cas particulier qui a enflammé le débat : celui du suicide assisté du dénommé DJ Fabio.


Il est fort probable que le délai fixé par la Cour constitutionnelle expire avant que le Parlement ne se prononce sur la légalité de l'assistance au suicide et de l'euthanasie. Dans ce cas, on peut craindre que la Cour ne fasse primer le droit à l'autodétermination sur la répréhension de l'assistance au suicide, plongeant l'Italie dans la confusion par rapport à la mort provoquée.