La médiatisation excessive de l'euthanasie camoufle les véritables enjeux de la fin de vie

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

 Imprimer

Dans un article paru le 25 avril 2017 dans le Medical Journal of Australia, le bioéthicien américain Ezekiel Emanuel exhorte à se concentrer sur l'amélioration de la prise en charge de la douleur des patients plutôt que de voiler la réalité de la fin de vie avec des idées erronées sur l'euthanasie et le suicide assisté.

Selon lui, l'euthanasie et le suicide assisté sont des pratiques marginales. L'euthanasie ne résout pas le problème auquel une majorité des patients en fin de vie sont confrontés : obtenir un soulagement optimal de la douleur tout en restant chez soi - plutôt qu'à l'hôpital. La légalisation de l'euthanasie serait donc une « distraction médiatique » détournant l'attention des véritables enjeux : améliorer les soins des patients en fin de vie.

Le bioéthicien poursuit en affirmant que la douleur est loin d'être la principale raison pour laquelle les patients demandent l'euthanasie ou le suicide assisté. En Oregon, Etat américain qui pratique le suicide assisté depuis 17 ans, les principales motivations exprimées sont la dépression, le désespoir, la fatigue de la vie, la perte d'autonomie et le sentiment de perte de dignité. Toutes ces souffrances sont existentielles. On en arriverait donc, souligne le nord-américain, à une acceptation sociale du suicide par l'intervention du corps médical, bien loin de toute logique palliative. L'idée commune selon laquelle la majorité des personnes qui demandent à être euthanasiées ou assistées dans leur suicide sont des patients perclus de douleur que la morphine ne peut soulager serait donc fausse.

Le Professeur Ezekiel Emanuel dénonce aussi le fait que l'euthanasie soit présentée comme une solution rapide, indolore et exempte de toutes complications.

C'est pourquoi, il en appelle à détourner les projecteurs de l'euthanasie et du suicide assisté pour mettre la lumière sur l'amélioration des soins portés aux personnes en fin de vie, qui ont réellement besoin d'une gestion optimale de la douleur.

 Source : Medical Journal of Australia