Italie : 12 ans de prison pour « aide et incitation au suicide »

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Marco Cappato, politicien italien membre du parti des Radicaux italiens, risque 12 ans de prison pour « aide et incitation au suicide ». Il s'est dénoncé d'avoir accompagné en Suisse Fabio Antoniani, alias DJ Fabio, devenu tétraplégique et aveugle après un accident de voiture, afin de l'y aider à mourir le 27 février 2017. Marco Cappato espère par son aveu public remettre en cause le refus de l'Etat italien d'autoriser l'euthanasie.

Cette provocation intervient au moment où la Chambre des députés a adopté un texte de loi relatif aux « Dispositions Anticipées de Traitement » en vertu duquel, toute personne majeure pourrait de manière anticipative, rédiger ou enregistrer par vidéo des directives, exprimant ses volontés relatives à la fin de vie. Cette loi obligerait en outre le médecin à respecter la volonté du patient et l'exempterait par conséquent de toute responsabilité pénale.
Le texte, qui attend encore de recevoir l'aval du Sénat, a fait l'objet de fortes réactions de médecins qui interpelle l'Ordre des médecins, qui s'inquiète de ce qu'un texte obligerait les médecins à obéir à un écrit datant parfois d'il y a plusieurs années et déconnecté de la situation actuelle du patient, plutôt que de les laisser agir selon leurs science et conscience.

Le principe régulateur, selon eux, ne serait plus la confiance en la compétence du praticien, mais une réglementation de type commerciale, dans laquelle le soignant devrait agir selon une liste d'actes thérapeutiques autorisés formellement par le patient. Ce projet de loi, en mettant à sa base le principe d'autodétermination du patient, risque, selon l'Ordre, de profondément altérer l'alliance médecin-patient.
Appel de praticiens à l'Ordre des Médecins (Traduction libre)