France : les soignants s’opposent à la sédation explicitement létale

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Le Conseil économique, social et environnemental français (CESE) a rendu le 9 avril dernier un avis sur la fin de vie et les soins palliatifs (Voir notre Bulletin ). Dans ce texte, baptisé « Fin de vie : la France a l'heure des choix », le Conseil émet des recommandations pour améliorer l'application des lois actuellement en vigueur et se prononce par ailleurs en faveur d'un droit pour tout patient à « une sédation profonde explicitement létale ». Pierre-Antoine Gailly, rapporteur de l'avis, a évoqué l'importance du choix de ces mots. Le CESE a volontairement omis d'utiliser les termes « euthanasie » et « suicide assisté », trop polémiques.

Sur ce dernier point, qui divise même au sein du CESE, les soignants français ont tenu à prendre la parole.

La Société Française d'Accompagnement et de Soins palliatifs (SFAP),  souligne son opposition à toute loi qui libéraliserait l'euthanasie et suicide assisté, suivie en cela par l'Ordre national des infirmiers (ONI).

Une pétition réalisée par des infirmiers et des aides-soignants intitulée « Non, une légalisation des injections létales n'est pas la bonne solution ! » circule sur les réseaux. Ses rédacteurs stipulent qu'en tant qu'infirmiers et aides-soignants de terrain, ils sont les mains médiatiquement invisibles qui prennent soin jour et nuit de patients en fin de vie. Ils n'accepteront pas que les injections létales deviennent la seule façon de soulager la souffrance. Ils ne renonceront pas à leur devoir de bientraitance, moteur de leur engagement professionnel.

Yann de Kerguenec, le Directeur du Conseil national de l'ONI souligne qu'en l'état du droit, il y a incompatibilité complète de l'assistance à mourir avec le rôle de l'infirmier. « Un infirmier ne peut donner délibérément et sciemment la mort. Les lois pénales considèrent que tuer est un meurtre et tuer par préméditation un assassinat. Le fait que l'acte concerne une personne en fin de vie ne peut supprimer la responsabilité pénale ».

Source : Infirmiers.com

Qu'est-ce que la sédation ? Fiche didactique IEB : "S'entendre sur les mots"