France : la justice condamne ceux qui "aident" à mourir

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Le samedi 24 octobre 2015, la Cour d'assises d'Angers a condamné en appel le Docteur Nicolas Bonnemaison à 2 ans de prison avec sursis. Le médecin était jugé pour avoir empoisonné sept patients en fin de vie.

Le Docteur Bonnemaison, médecin urgentiste à l'hôpital de Bayonne, avait déjà été radié de l'ordre des médecins  le 14 avril 2014 par le Conseil national de l'ordre des médecins, décision qui a été confirmée par le Conseil d'Etat en raison des manquements déontologiques que constitue l'empoisonnement des sept patients. (Bulletin de l'IEB)
Après avoir été acquitté en première instance par la Cour d'assises de Pau, le Docteur Bonnemaison se voit rappeler l'obligation de ne pas tuer. Néanmoins la mort d'une seule des sept patients a été considérée comme criminelle, ce qui est pointé comme une contradiction de la justice. La confusion est accentuée en ce que le « cas » pour lequel le Docteur Bonnemaison est condamné concerne une patiente qui avait reçu une injection d'Hypnovel, un sédatif très puissant utilisé en situation de fin de vie pour apaiser les douleurs. Or deux autres victimes ont elles reçu une  injection de Norcuron, médicament composé d'un dérivé du curare, non autorisé en fin de vie.
En plein débat parlementaire sur le projet de loi fin de vie, la justice française a rappelé ici l'interdiction pour un médecin ou un proche de tuer un patient, même en situation de fin de vie. Position confirmée dans un arrêt du tribunal correctionnel de Saint Etienne du 27 octobre 2015, dans « l'affaire Mercier », qui a condamné à un an de prison avec sursis, un homme de 87 ans qui avait facilité le suicide de sa femme de 83 ans en lui fournissant les médicaments nécessaires. Cette dernière, dépressive depuis longtemps, souffrait d'arthrose et avait déjà effectué plusieurs tentatives de suicide.

Source: Le Figaro