Euthanasie des patients qui ne sont pas en phase terminale : les psychiatres américains sont contre

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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L'Association Américaine de Psychiatrie (AAP) vient d'émettre un avis tranché quant à la pratique de l'euthanasie pour des patients qui ne sont pas en phase terminale. Rejoignant ainsi l'avis de l'Association Médicale américaine, la déclaration affirme qu'« un psychiatre ne devrait prescrire ou envisager aucune intervention dont le but est de causer la mort chez un patient qui n'est pas en phase terminale ».

Cette déclaration a d'autant plus de poids que l'AAP demeure aujourd'hui la plus importante société savante et professionnelle américaine (36 000 membres) et la plus influente dans le monde dans le milieu de la psychiatrie. La déclaration affirme qu'« aider un patient qui n'est pas en phase terminale à se suicider, que ce soit en lui fournissant les moyens adéquats ou directement par injection létale n'est pas éthique ». L'AAP estime qu'« un psychiatre ne peut ni ne doit assister au suicide de son patient. (…) La mise à disposition de moyens de suicide (prescriptions, cuves à hélium...) ou l'administration d'injection mortelle sont inacceptables ».

Et lorsque l'Association Américaine de Psychiatrie statue « qu'un psychiatre ne devrait prescrire ou envisager aucune intervention dont le but est de causer la mort chez un patient qui n'est pas en phase terminale », cela peut-il être étendu à l'avis comme médecin conseil que donnerait un psychiatre pour une personne qui n'est pas en fin de vie et, comme cela est requis en Belgique, lorsqu'il s'agit de se prononcer sur la santé mentale de la personne ayant demandé l'euthanasie ?

Faisant suite à un article paru dans le Washington Post à ce sujet, et à la réaction de certains psychiatres belges, la ministre de la santé Maggie De Block (Open VLD) a déclaré qu'elle ne voyait « pas ce que les Américains viennent faire dans ce débat ».

Le président de l'Union professionnelle belge des médecins spécialistes en psychiatrie et membre du comité de l'Association européenne de Psychiatrie (EPA), Geert Dom, appelle quant à lui à la prudence et au sérieux. Il explique qu'il ne faut pas sous-estimer les avis de professionnels étrangers sur des lois demeurant objectivement très progressistes comparées aux autres pays. L'Association Flamande de psychiatrie, par la voix de son Président Friede Matthys, fait quant à elle part de divergences d'opinions en son sein. On se rappellera en effet la fermeté et l'argumentation développées par de nombreux professionnels de la psychiatrie dans une  carte blanche publiée fin 2015. 

Source : BioEdge, Washington Post