Belgique : pas d’euthanasie pour Frank Van Den Bleeken

Publié le : Thématique : Fin de vie / Euthanasie et suicide assisté Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Suite à des demandes répétées, et à l'accord intervenu en septembre dernier entre son avocat et le SPF Justice (voir bulletin du 15/09/2014), le cas de Frank Van Den Bleeken semblait devoir trouver une issue tragique en ce début d'année, puisque son euthanasie était planifiée le 11 janvier à la prison de Bruges.
Finalement, suite à la levée de boucliers suscitée par cette nouvelle, il n'en sera rien. Le médecin qui devait pratiquer cette euthanasie a en effet décidé de suspendre la procédure, tandis que le ministre de la Justice a annoncé que Frank Van Den Bleeken pourrait être transféré au centre de psychiatrie légale de Gand. De plus, des contacts ont été pris avec le secrétaire d'Etat de la Justice aux Pays-Bas dans la « perspective d'un transfert rapide vers un centre spécialisé aux Pays-Bas ».
La souffrance psychique de Frank Van Den Bleeken devrait donc aujourd'hui pouvoir être prise en charge. Le ministre de la Justice a annoncé en parallèle sa volonté de réformer la prise en charge des internés en Belgique, avec la mise en place d'un plan en ce sens au cours des 6 prochains mois.
Il convient de souligner, dans ce dossier, l'intervention remarquée de la Ligue des droits de l'Homme. Dans un communiqué, celle-ci s'est insurgée contre le silence de l'Etat belge face aux demandes d'euthanasie introduites par une quinzaine de malades internés, qui avaient suivi l'exemple de Frank Van Den Bleeken.
La Ligue des droits de l'Homme considère que la demande d'euthanasie de Frank Van Den Bleeken était « le résultat direct des manquements de l'Etat Belge à son obligation de prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux ». Rappelant que la Belgique a été condamnée à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l'Homme en raison de l'état des structures de défense sociale relevant de la Justice, l'ONG estime qu'« en désinvestissant les infrastructures de soins pour internés, l'Etat belge semble ainsi promouvoir une forme de peine de mort déguisée ».