Aide Médicale à Mourir : le Manitoba protège l’objection de conscience des soignants

Publié le : Thématique : Droits et libertés / Clauses de conscience Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Le gouvernement du Manitoba a déposé un projet de loi provincial visant à protéger l'objection de conscience du personnel médical et la liberté des établissements de santé en matière de fin de vie.

Au Canada, l'Aide Médicale à Mourir est décriminalisée par une loi fédérale depuis juin 2016. Cette loi n'oblige personne à fournir cette prestation « attendu que chacun jouit de la liberté de conscience et de religion ». Cependant, elle reconnaît comme compétence des provinces la réglementation des professions de la santé ; c'est pourquoi, afin d'assurer une double protection à l'objection de conscience, la province du Manitoba empêchera aux organismes de réglementation de profession de mettre en place des règles ou des normes obligeant à fournir l'aide médicale à mourir ou à participer à sa prestation.
Le texte ne fait pas l'unanimité, Dying With Dignity Canada soupçonne le Gouvernement Pallister de vouloir limiter, voire de supprimer, l'accès à l'assistance médicale à mourir dans le Manitoba, tandis que d'autres affirment que l'objection de conscience est une entrave à l'accès aux soins du patient. C'est notamment le cas d'Arthur Schafer, directeur fondateur du Centre for Professional and Applied Ethics, qui estime que l'objection de conscience ou les valeurs religieuses d'un médecin ne devraient en aucun cas prendre l'ascendant sur l'autonomie du patient.

De son côté, le syndicat des infirmiers du Manitoba s'est dit rassuré par cette mesure sécurisant l'emploi du personnel ne souhaitant pas concourir à l'aide médicale à mourir en écartant toute mesure disciplinaire à cet égard.
Au moins trois institutions médicales de Winnipeg se sont déjà opposées à fournir l'aide médicale à mourir.

Dossier : La liberté des institutions de soins eu égard à la pratique de l'euthanasie

Source : Winnipeg Sun