Une campagne censurée car promouvant la maternité et la paternité

Publié le : Thématique : Début de vie / Procréation médicalement assistée Actualités Temps de lecture : 2 min.

 Imprimer

Lancée en ce début d'année 2020, la nouvelle campagne d'Alliance VITA vise à sensibiliser les citoyens français dans le cadre du projet de loi sur la bioéthique. A travers le slogan « La société progressera, à condition de… », les trois visuels imaginés par l'association insistent chacun sur la nécessité de respecter la maternité, la paternité et le handicap.

Pour rappel, le projet de loi actuellement en discussion au Sénat envisage notamment l'extension de l'accès à la procréation médicalement assistée pour les femmes seules et les couples de femmes, mais également l'assouplissement des conditions en matière de recherche sur les embryons ainsi que la généralisation de certains diagnostics prénataux.

Parmi les quatre visuels conçus par Alliance VITA, trois ont fait l'objet d'un affichage dans l'espace public, notamment au sein des gares parisiennes. Sur ces affiches figuraient respectivement une jeune femme, un jeune homme ainsi qu'une personne handicapée.
Cette initiative invitant au respect n'a pourtant pas plu à certains, conduisant la maire de Paris, Anne Hidalgo, à se dire « profondément choquée et indignée par cette campagne » et à inviter les régies publicitaires à retirer ces affiches de la capitale française. Se basant sur le quatrième visuel - pourtant non affiché dans l'espace public -  représentant un futur embryon, la maire de Paris a même considéré qu'il s'agissait d'une campagne « anti-IVG », alors que ce sujet n'était pas abordé par la campagne.

Devant la pression médiatique et politique, les deux régies publicitaires concernées ont obtempéré et aussitôt retiré deux des trois affiches (liées à la maternité et à la paternité), qu'elles avaient pourtant préalablement analysées et autorisées. Selon celles-ci, un tel revirement était justifié par le respect du principe de neutralité des services publics.

Saisie par Alliance VITA en urgence, le juge des référés a rappelé qu'il ne pouvait être question de violation du principe de neutralité, dès lors que « l'affichage présente un caractère libre et que les affiches litigieuses ne présentent aucun caractère illicite ».

La reprise de l'affichage est donc ordonnée par le juge. Notons que la décision est néanmoins restée lettre morte, malgré l'astreinte quotidienne prévue en cas de non-exécution.

A quelques jours d'intervalle, c'est cette fois dans le métro d'Athènes qu'une autre campagne de sensibilisation s'est vue similairement censurée. L'affiche représentait dans ce cas la photo d'un foetus, accompagné du slogan « Choisissez la vie », destiné à sensibiliser l'opinion publique au respect de la vie à naître
Pour justifier le retrait de cette affiche, la Société grecque des transports en commun s'appuie ici sur les instructions fournies par le Ministre grec des transports en commun, estimant par ailleurs que « cette campagne contre l'avortement pourrait porter atteinte aux droits de femmes ».