Risque plus élevé de cancer chez les enfants conçus par FIV avec anomalie congénitale

Auteur / Source : Publié le : Thématique : Début de vie / Procréation médicalement assistée Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Une étude parue fin octobre 2020 dans la revue JAMA Network Open (Journal of the American Medical Association) montre que parmi les enfants nés avec une anomalie congénitale, ceux conçus par fécondation in vitro (FIV) ont un risque plus élevé de développer un cancer que ceux conçus naturellement.

L'étude s'est basée sur 1 000 639 enfants conçus naturellement, et 52 776 conçus par FIV, entre 2004 et 2016 dans le Massachusetts, en Caroline du Nord, à New York et au Texas. Les enfants ont été suivis pendant 5,7 ans en moyenne.

Plusieurs études avaient déjà constaté que la présence d'une anomalie congénitale et le nombre de celles-ci étaient associés à un risque accru de cancer pendant l'enfance. Or, cette association n'avait pas encore été évaluée spécifiquement chez les enfants issus de FIV. Ce risque est deux fois plus élevé pour les enfants conçus par FIV que pour ceux conçus naturellement.

D'autres recherches sont nécessaires pour comprendre les raisons de l'augmentation de ce risque chez les enfants conçus par FIV, mais l'étude indique déjà des pistes probables : « de plus en plus de preuves suggèrent que la FIV est associée à des altérations épigénétiques », peut-on lire. Par ailleurs, il semble que la fécondation in vitro mène à des variations dans la reprogrammation de la méthylation de l'ADN et de l'empreinte génomique. Un autre phénomène génétique qui pourrait expliquer ces résultats sont les néo-mutations dans le cadre d'une FIV, qui surviennent dans les gamètes d'un des deux parents sans que ceux-ci ne les possèdent dans leur patrimoine génétique.

A noter que les fécondations in vitro qui ont fait l'objet de cette étude n'impliquaient que des embryons "frais" et des ovocytes provenant de la mère. Il serait utile de comparer les résultats dans le cas d'embryons préalablement congelés, et conçus à l'aide de gamètes hétérologues.

Pour information, les enfants nés par fécondation in vitro représentaient 2% des naissances aux États-Unis en 2017.

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