L’Etat affecte chaque année 4 millions d’euros à la congélation des gamètes

Publié le : Thématique : Début de vie / Procréation médicalement assistée Actualités Temps de lecture : 1 min.

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En 2018, 524 patients atteints de cancer ont fait congeler leurs gamètes (spermatozoïdes ou ovocytes) en Belgique. Il s'agit d'hommes et de femmes qui, suite au diagnostic de cancer, ont dû subir un traitement lourd, de chimiothérapie, radiothérapie, ou de chirurgie qui risquait d'altérer leurs gamètes et causer l'infertilité. Ils se sont ainsi vu proposer la cryoconservation de leurs ovocytes ou spermatozoïdes, une technique intégralement remboursée par la sécurité sociale depuis 2017. En congelant leurs gamètes, ces personnes espèrent pouvoir avoir un enfant plus tard par procréation médicalement assistée (fécondation in vitro ou insémination artificielle).

« La plupart d'entre eux étaient atteints d'affections hématologiques malignes, comme la leucémie ou un lymphome », a précisé le cabinet de la Ministre de la santé. « Les autres affections courantes étaient le cancer du sein et le cancer des testicules. Sur ces 524 patients, 73 étaient âgés de moins de 16 ans.

Le coût d'une cryoconservation tourne autour des 1.300 euros pour un échantillon de spermatozoïdes, et de 3.500 euros pour les ovocytes. 4 millions d'euros affectés chaque année au remboursement de ces techniques.

Depuis 2019, le remboursement de la technique est étendu à d'autres groupes de patients : aux femmes atteintes d'une tumeur borderline de l'ovaire, aux patients atteints de maladies sanguines rares (thalassémie, drépanocytose) et qui doivent subir une greffe de cellules souches, et aux hommes atteints d'un cancer des testicules qui doivent subir une intervention chirurgicale (sans chimiothérapie ou radiothérapie).

Du côté de la femme, il faut rappeler que l'ovocyte reste très fragile : malgré les progrès des techniques de vitrification, il peut être déchiré ou abimé suite au procédé. Il ne faut pas non plus oublier que le prélèvement d'ovocytes engendre aussi pour la femme des risques liés à l'hyperstimulation ovarienne et à la ponction, la lourdeur de ces interventions, et que son âge plus avancé pour soutenir une grossesse l'expose à de plus grands risques de diabètes gestationnels, pré-éclampsies, accouchements par césarienne, enfant né à pré-terme, … Voir le Dossier de l'IEB sur La question des gamètes dans la procréation médicalement assistée en Belgique.