Europe : recours accru à la FIV malgré une fertilité stable.

Publié le : Thématique : Début de vie / Procréation médicalement assistée Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Un article du European Journal of Obstetrics & Gynecology and Reproductive Biology fait état d'un usage toujours plus conséquent de la fécondation in vitro (FIV) malgré une fertilité stable. Depuis la mise au point de cette technique en 1978, 1,4 millions d'enfants en seraient nés en Europe selon ESHRE (4 millions dans le monde).

La forte hausse des demandes de FIV laisse penser que la population est de plus en plus confrontée à une incapacité à concevoir naturellement. Notre santé reproductive serait-elle en déclin ? Les auteurs de l'étude répondent par la négative : le taux d'infertilité est stable sur ces 20 dernières années. Comment donc expliquer cette explosion du recours à la FIV ?

L'accès généralisé aux moyens de contraception depuis les années 1970 encourage à reporter sa maternité après de plus longues études supérieures et l'accomplissement d'ambitions de carrière. Or, c'est entre 18 et 30 ans que les femmes sont les plus fertiles. La FIV est perçue comme pouvant émanciper de l'horloge biologique féminine et de grands espoirs sont placés dans cette technique pour avoir des enfants au moment choisi, surtout à partir de 35 ans.

L'infertilité est définie depuis 2008 comme l'incapacité à concevoir malgré des rapports sexuels réguliers non protégés pendant plus d'un an. Un amalgame s'est fait entre l'infertilité périodique et l'incapacité absolue à procréer pour des raisons bien identifiées. Etre toujours infertile au bout d'un an est interprété souvent à tort comme une maladie du système reproductif plutôt qu'un échec temporaire à concevoir. On estime alors que les chances de concevoir après 1 an de rapports infertiles justifie le recours à la FIV. Pourtant, 50% des couples échouant à concevoir au bout d'un an y parviennent naturellement la 2ème année et encore nombreux sont ceux qui y arrivent les années suivantes.

Une idée selon laquelle la qualité du sperme serait en déclin s'est répandue malgré l'absence de preuves scientifiques, provoquant un recours précipité à la FIV. Même si la pollution environnementale présente un risque pour la fertilité humaine, on ne peut affirmer qu'elle soit à l'origine d'une « crise du sperme ».

Il serait bon de rappeler que la FIV présente plus de risques et d'effets secondaires qu'une grossesse naturelle. Ne vaudrait-il alors pas mieux attendre au-delà d'un an avant d'envisager la FIV et anticiper sa maternité ?

Source : E. te Velde, et al., Ever growing demand for in vitro fertilization despite stable biological fertility - A European paradox, Eur J Obstet Gynecol (2017)