La Lituanie déclare la GPA contraire à la dignité des femmes et des enfants

Auteur / Source : Publié le : Thématique : Début de vie / Gestation pour autrui Actualités Temps de lecture : 1 min.

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Le Parlement lituanien a adopté le 25 juin 2020 par une très large majorité (54 contre 4, avec 3 abstentions), une « Résolution condamnant toute forme de gestation par autrui ». Le texte a été soutenu par des députés de plusieurs partis, notamment les chrétiens-démocrates, les écologistes et les socio-démocrates. Le Parlement y invite le Président et le gouvernement lituaniens non seulement à condamner dans le pays toute forme de gestation par autrui (GPA), mais aussi à agir auprès du Conseil de l'Europe et de l'Union européenne “pour que cette pratique soit interdite en tant que forme de traite des femmes et des enfants”.

 

Constatant que la pratique est contraire à de nombreux traités internationaux, le Parlement lituanien observe que l'autorisation de la GPA “ne fait qu'encourager le tourisme reproductif et l'exploitation des femmes dans les pays pauvres”. Qu'elle soit ouvertement commerciale ou d'apparence altruiste, la gestation par autrui “constitue une forme moderne d'esclavage et de traite des personnes et ne saurait être justifiée ni sur le plan juridique ni sur le plan éthique”. En outre, la résolution préconise qu'au niveau de l'Organisation des Nations Unies, la GPA soit reconnue comme une pratique de vente d'enfants, et que soit intégré à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes “l'obligation de prendre toutes les mesures pour interdire cette pratique”.

 

Rappelons que le sujet de la GPA fait l'objet d'une concertation internationale dans le cadre de la Conférence de La Haye depuis 2011. Inspiré d'une toute autre dynamique que celle du parlement lituanien, un groupe d'experts s'attache à élaborer « un mécanisme permettant de répondre de manière pratique aux filiations bancales résultant de conventions de maternité de substitution à caractère international ». Dans son dernier rapport de mars 2019, le Groupe annonce un protocole qui établira un cadre « pour la reconnaissance de la filiation établie dans le cas des GPA », dans le respect des « diverses approches de la maternité de substitution au niveau mondial »… tout en se défendant d' « approuver » d'une quelconque manière la gestation pour autrui…(Voir article IEB “GPA : des espoirs nationaux confortés par la Conférence de La Haye“)


L'exemple lituanien sera-t-il suivi par d'autres pays ? Face aux dérives criantes de la pratique (exploitation de femmes pauvres, isolement des bébés issus de GPA pendant la crise du Coronavirus), un véritable clivage semble se créer entre les pays se lançant dans un “encadrement légal” de la pratique moyennant certaines limitations, et ceux la rejetant sous toutes ses formes.