GPA : le doyen de l’Union des Avocats Européens parle « d’annihilation de la personne »

Publié le : Thématique : Début de vie / Gestation pour autrui Actualités Temps de lecture : 1 min.

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« Une femme ne peut être utilisée comme un moyen procréatif, son corps n'est pas disponible pour un tel usage. Qu'il soit fait à titre gratuit ou non, l'annihilation de la personne est la même. » C'est une condamnation ferme de la gestation pour autrui (GPA), sous toutes ses formes, qui ressort des discussions de l'Union des Avocats Européens, qui s'est réunie le 22 mars dernier à Marseille pour une conférence internationale sur « les actualités de la procréation ».

Les notions de « parent » et de « besoin d'enfant » ont notamment été abordées. Dans un compte-rendu des discussions, Gérard Abitbol, doyen des présidents d'honneur de l'Union des Avocats Européens, a rappelé à propos des techniques de procréation médicalement assistée (PMA) qu'il fallait faire attention aux « potentielles dérives de leur utilisation », de même que leur généralisation : on estime aujourd'hui qu'un couple sur six a recours à une PMA.

Le doyen met aussi en avant la confusion volontairement entretenue autour de la PMA et de la GPA. « Les sigles PMA et GPA ont un faux air de famille du fait de lettres communes.  […] Une rhétorique musicale soigneusement orchestrée par ceux qui veulent faire passer en douceur la GPA après l'admission préliminaire de la PMA. »

Deux éléments en particulier sont à retenir. D'abord, l'existence de « centres de fertilités et de reproduction qui proposent ces techniques comme n'importe quelle autre industrie du domaine secondaire. Mondialisation et concurrence internationale obligent, ce secteur économique est souvent délocalisé dans les pays pauvres où les bébés sont fabriqués alors qu'ils sont vendus dans les pays riches. »

Ensuite, quelques soient la provenance ou la destination de l'enfant « commandé », le contrat par lequel une femme s'engage, fût-ce à titre gratuit, à concevoir et à porter un enfant pour l'abandonner à sa naissance « contrevient tant au principe d'ordre public d'indisponibilité du corps humain qu'à celui de l'indisponibilité de l'état de personne que l'on ne peut ni donner, ni vendre. »

La parole de ces avocats, magistrats, mais aussi professionnels de la santé et professeurs à l'échelle européenne a toute son importance, spécialement à l'heure où les députés français tentent de repenser le cadre légal de la PMA.

Pour aller plus loin : voir le Bulletin de l'IEB sur le récent avis du Comité consultatif national d'éthique français sur la GPA et la PMA.

Sources : Journal spécial des sociétés, uae.lu