Risques eugénistes face aux diagnostics prénataux en Allemagne

Publié le : Thématique : Début de vie / Diagnostics prénataux Actualités Temps de lecture : 1 min.

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En Allemagne, les diagnostics prénataux sont en hausse constante. 75 % des femmes enceintes ont plus de 35 ans, ce qui fait du pays un de ceux où se présente le plus grand nombre de grossesses à risque (70 %).

La loi allemande offre par conséquent à toutes les femmes présumées « à risque » un accès gratuit à différents diagnostics prénataux (DPN) disponibles sur le marché. Les autres femmes y ont accès également, mais à leur frais.

L'Allemagne se voudrait prudente et le législateur n'oublie pas la politique eugéniste du IIIe Reich. En réévaluant la loi sur les DPN en 1995, il a laissé aux femmes le droit « de ne pas savoir », et a acté leur droit de recevoir une aide psychosociale gratuite après un diagnostic prénatal. Si la femme choisit d'avorter, elle a l'obligation de rencontrer un intervenant psychosocial dans les 3 jours précédant l'intervention.

Malgré ces précautions, le taux d'avortement en cas de détection prénatale de maladies incurables demeure extrêmement élevé. Les foetus diagnostiqués de trisomie 21 seraient avortés dans 90% des cas. Ce taux d'avortement demeure légèrement inférieur à celui de la Belgique, où le journal La Libre annonçait le 30 mai 2017 que « 95,5 % des cas de diagnostic positif de trisomie 21 pendant la période prénatale conduisent à une interruption de grossesse ».

Vu ce constat, l'Allemagne s'interroge aujourd'hui sur la pertinence du remboursement des DPNI, tests-phares dans la détection de la trisomie. Ses partisans défendent cette gratuité au nom de la « justice sociale », afin de ne pas réserver « le droit de savoir » aux seuls couples aisés. Ses opposants redoutent quant à eux la banalisation du test qui, dans les faits, mène dans la grande majorité des cas à un avortement.