Une enquête gouvernementale sur les conséquences de l’avortement en Allemagne

Publié le : Thématique : Début de vie / Avortement Actualités Temps de lecture : 1 min.

 Imprimer

Le Gouvernement allemand vient d'accorder un budget de 5 millions d'euros au Ministre de la santé Jens Spahn (CDU), pour lui permettre de mener à bien une enquête sur les conséquences psychologiques à long terme de l'avortement chez les femmes. Il s'agit d'étudier l'existence des « syndromes post-avortement » et de voir dans quelle mesure ils peuvent affecter les femmes. L'enquête doit se dérouler de 2020 à 2023, à raison de 1.25 million d'euros alloué par an.

Cette décision a entraîné de nombreuses réactions, notamment du côté du parti socialiste (SPD), qui appartient à la coalition majoritaire (avec le CDU et le CSU). Hilde Mattheis, rapporteur du groupe parlementaire SDP sur la santé des femmes, a ainsi déclaré : « Cinq millions d'euros sont gaspillés pour une étude scientifiquement absurde et à caractère idéologique. » Les opposants à l'enquête mettent en avant des études déjà menées, qui montreraient qu'une minorité de femmes regrette d'avoir avorté, et que seulement une minorité d'entre elles en garderait des séquelles.

Cette autorisation du Gouvernement s'inscrit dans le contexte d'un compromis politique. En effet, après des mois de négociation, le SPD a quant à lui obtenu des deux autres partis de la coalition que les médecins et les hôpitaux soient autorisés à afficher qu'ils pratiquent l'avortement (ce qui est considéré comme une publicité de l'avortement, jusqu'à présent sanctionnée pénalement).

L'amendement a été approuvé par le gouvernement mais doit encore être voté par le Parlement. 

A l'heure où toute remise en question de l'avortement paraît souvent inabordable dans le débat public, on peut se réjouir d'une telle prise de responsabilités de la part d'un gouvernement, soucieux de poser un regard attentif sur la réalité de l'avortement.

Pour en savoir plus sur les conséquences psychologiques de l'avortement, voir le Dossier de l'IEB.

 Sources : Hilde-mattheis.de,  Bundesministerium der Justiz und für Verbraucherschutz,  Avortementeurope.org