Belgique : vers une extension de l’avortement au-delà des 12 semaines ?

Publié le : Thématique : Début de vie / Avortement Actualités Temps de lecture : 1 min.

 Imprimer

A l'occasion des 25 ans de la promulgation de la loi dépénalisant l'avortement en Belgique, les centres pratiquant l'IVG (Interruption volontaire de grossesse) proposent d'en faciliter plus largement l'accès via un renouvellement du cadre légal : ils plaident notamment pour une extension du délai légal au-delà de douze semaines, car actuellement, passé ce délai, les centres d'avortement se voient obligés d'envoyer les femmes aux Pays-Bas, où le délai est de 22 semaines.
De plus, des critiques sont aujourd'hui émises à propos de la commission d'évaluation : « elle semble dans son dernier souffle depuis un an et demi. Les membres de cette commission sont de bonne volonté, mais il manque de personnes compétentes en termes de recherche scientifique », ajoute le docteur Anne Verougstraete du SJERP (planning familial de la VUB). Celle-ci propose, au nom des centres pratiquant l'avortement, la création d'un organisme scientifique qui prendrait en charge les statistiques sur l'avortement, sur base desquelles les politiques pourraient éventuellement ajuster la loi.
L'avortement a peu à peu perdu son caractère d'exception, prévu par la loi de 1990, pour devenir aujourd'hui un acte banal, proposé aux jeunes par les centres de planning familial qui assurent les animations à la vie affective et sexuelle dans la plupart des établissements scolaires du pays. De plus en plus, l'IVG est désormais présenté et revendiqué comme un « droit des femmes ».
Parallèlement, le professeur Paul Schotsmans de la KULeuven,  a mis en exergue un mouvement inverse qui se produit des Pays-Bas vers la Belgique et qui concerne les femmes qui souhaitent faire avorter leur bébé porteur d'un handicap. En effet, la loi belge permet l'avortement en cas de handicap jusqu'au moment de la naissance, alors qu'aux Pays-Bas, ce délai est limité à la 24ème semaine. Le professeur Schotsmans s'inquiète du fait qu'aucune statistique ne soit aujourd'hui disponible en Belgique quant au nombre d'IMG (interruption médicale de grossesse) d'enfants handicapés. Il suggère également que ces actes d'avortements tardifs pour raisons médicales qui sont des opérations lourdes et délicates, soient confiés à des centres spécialisés, ce qui, en plus, faciliterait la collecte de données.
En 25 ans d'application de la loi belge dépénalisant l'avortement, plus de 300.000 femmes ont subi une interruption volontaire de grossesse. En 2013, le chiffre officiel était de 20.000 avortements, soit un avortement pour 6,8 naissances.
Sources : Belga et De Standaard